Couverture du journal du 01/07/2025 Le nouveau magazine

[ Bordeaux ] Réflexions sur le nouveau manager, avec Henry Dubourg

La crise sanitaire a accéléré un ensemble de tendances. Henry Dubourg, animateur GERME (Groupes d'entraînement et de réflexion au management des entreprises) à Bordeaux, et cofondateur de PlatefoRHm, qui réunit des consultants en ressources humaines, nous décrit son impact sur le rôle du manager dans l’entreprise de demain. Entretien.

Henry Dubourg

Henry Dubourg Spécialiste RH, animateur Germe à Bordeaux et cofondateur de PlatefoRHm © Atelier Gallien

Échos Judiciaires Girondins : Pouvez-vous nous décrire l’influence qu’a eu selon vous la pandémie sur le rôle du manager ?

Henry Dubourg, animateur GERME (Groupes d’entraînement et de réflexion au management des entreprises) à Bordeaux, et cofondateur de PlatefoRHm : « Selon moi, la crise sanitaire a fait émerger un point fondamental. Elle a permis à chacun de se rendre compte de ce qui est important : le lien qui nous unit tous, les  collaborateurs de l’entreprise, les collaborateurs et leurs managers, les managers entre eux, avec la direction, etc. Ce lien existait, bien sûr, mais il est important aujourd’hui de le  renforcer, car c’est l’épaisseur de ce lien qui fera l’efficacité de l’entreprise de demain. Or, la crise a également favorisé le développement du télétravail, des visio-réunions… Un ensemble de pratiques qui vont à l’inverse du renforcement du lien et qui vont persister. C’est donc tout l’enjeu de demain pour le manager : trouver comment parvenir à renforcer le lien dans ce contexte. »

C’est l’épaisseur du lien entre ses membres qui fera l’efficacité de l’entreprise de demain

EJG : Justement, comment renforcer ce lien ?

H. D. : « Plusieurs éléments me semblent incontournables. Le premier, c’est de donner du sens : savoir pourquoi est-ce que chacun travaille ? Ce n’est pas nouveau, on a vu apparaître  depuis plusieurs années cette recherche de sens dans les entreprises, et cela dans tous les secteurs et à tous les niveaux. Travailler dans la même direction, c’est indéniablement la  première chose qui va permettre de renforcer ce lien et éviter que les gens ne quittent l’entreprise. Un autre moyen, auquel on n’échappera pas dans l’avenir selon moi, est de faire  que tous les collaborateurs participent financièrement à la vie de l’entreprise.

Et cela va bien plus loin que l’intéressement et la participation, il s’agit d’une vraie prise de participation des collaborateurs au capital de l’entreprise. Si je suis directement intéressé à  l’augmentation des résultats, cela va avoir un impact sur mon travail. C’est une façon de donner véritablement du sens. En revanche, je ne crois pas à l’idée d’installer des babyfoots dans les locaux ou d’organiser des fêtes d’entreprise. J’y crois d’autant moins qu’aujourd’hui, la plus grande partie de la vie des collaborateurs est à l’extérieur de l’entreprise, avec leur famille, leurs amis. »

 

EJG : La RSE est-elle un bon moyen pour l’entreprise de donner du sens ?

H. D. : « On parle de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) depuis de nombreuses années déjà. Mais depuis la crise, cela prend une ampleur démesurée, qui fait que la présence de l’entreprise dans la vie de la cité va s’intensifier. On peut par exemple imaginer, comme cela se fait notamm…