Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Entretien avec Rodolphe Jarry, Procureur de la République du parquet de Dax : « Au service de l’intérêt général »

Rodolphe Jarry est procureur de la République du parquet de Dax depuis septembre 2019. Recherche de proximité, amélioration de l’accueil des victimes, dématérialisation des procédures, alternatives aux poursuites. En un an et demi, le jeune magistrat a ouvert de nombreux chantiers visant à améliorer le fonctionnement et l’image de la justice pénale. Entretien.

Rodolphe Jarry

Rodolphe Jarry. Procureur de la République du parquet de Dax © H. R.

Les Annonces Landaises : Comment définiriez-vous la fonction de procureur de la République ?

Rodolphe Jarry : Dans son ressort-circonscription territoriale dans laquelle s’exerce la juridiction d’un tribunal-le procureur représente l’intérêt général. Quand la norme est violée, il doit apprécier quelle est l’atteinte à l’ordre public et apporter la réponse la mieux adaptée. Il est garant du respect des libertés et de la loi.

LAL : Qu’est-ce qui vous a décidé à embrasser cette carrière ?

R. J. : À chaque étape de mon parcours, j’ai eu la volonté de faire des choses qui m’intéressaient. Ne jamais refaire la même chose. Dans mon passage à la chancellerie puis au parquet général de la cour d’appel de Rennes où il y avait neuf procureurs, j’ai vu quelle était la potentialité créatrice de la fonction. Parce que, quand on est procureur on peut innover, moderniser, améliorer les choses. C’est cette possibilité d’écrire la politique pénale qui m’a séduit.

LAL : Quelles sont les limites de votre ressort ?

R. J. : Il faut imaginer le département divisé en deux par une sorte de diagonale de l’ouest vers le sud-est. La limite nord se situe à Lit-et- Mixe. La séparation avec Mont-de-Marsan se fait à Tartas et il y a toute la frontière sud. Au total, 55 % de la population landaise dans une zone d’essor démographique et économique, même si la Covid a apporté son lot de difficultés.

LAL : Quelle est l’évolution du nombre de dossiers que vous avez à traiter ?

R. J. : Il y a une augmentation très sensible. En 2020, Il y a eu 13 000 procès-verbaux. Le nombre des mesures de gardes à vue est notamment particulièrement significatif. Il souligne la densité de l’activité du parquet dacquois. De 645 en 2018, 662 en 2019, il est passé à 798 l’an dernier. Soit plus 25 % en deux ans.

LAL : Comment expliquez-vous cette hausse ?

R. J. : Il y a une augmentation, non pas de la délinquance, mais de la gravité de certains actes, notamment des faits de violence, qui justifie le nombre de gardes à vue. D…