Les Annonces Landaises : La filière des actions sports qui répond aux nouvelles attentes du public sur des activités au carrefour du sport, de la nature et du bien-être, a annoncé des ventes record en 2020. L’embellie s’est-elle prolongée en 2021 ?
Jean-Louis RODRIGUES : Sur le littoral néo-aquitain, après le premier déconfinement, nous avons observé dès juin 2020, une poussée très forte de la fréquentation et une explosion généralisée des chiffres d’affaires entre 25 % et 30 %. D’abord, sur les produits liés au sport : les maillots de bain, les planches et les combinaisons de surf. Certaines marques de combinaisons ont connu des progressions jusqu’à 50 % et ne disposaient déjà plus de stocks à mi-juillet. Et la saison 2021, avec un démarrage rapide dès le printemps, a connu la même configuration que l’an dernier. La majorité des entreprises sont à nouveau sur des augmentations d’activité de 15 % à 20 %, avec des variations selon les types d’entreprise. En effet, si un groupe qui génère 300 millions d’euros de chiffre d’affaires peut difficilement progresser de 20 %, les marques qui réalisaient entre 8 millions et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires sont très souvent aujourd’hui entre 12 millions et 15 millions d’euros. Des entreprises sur des secteurs très pointus sont passées en 18 mois de 4 millions ou 5 millions d’euros à 8 millions ou 9 millions d’euros de chiffre d’affaires.
La crise sanitaire a néanmoins eu des impacts négatifs sur celles qui disposaient de magasins en nom propre dans des villes désertées par les touristes comme Paris, Barcelone…
Une explosion généralisée des chiffres d’affaires
Eurosima en Chiffres
Créée en 1999 par six marques de l’industrie du surf implantées en Nouvelle-Aquitaine, l’association européenne de l’industrie de la glisse s’est progressivement élargie aux actions sports, tels que le windsurf, le foil, le kite, le skateboard…
Eurosima fédère aujourd’hui 180 entreprises qui représentent 4 000 emplois et un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros. 85 % des entreprises adhérentes sont liées directement à l’activité de la glisse et des marques de sports d’action. 15 % de sociétés de services et de conseils en marketing, voyage, design… créées au cours des huit dernières années autour de l’écosystème.

Eurosima Beach Party ©EUROSIMA-JUSTES
Les Annonces Landaises : Comment les entreprises du secteur ont-elles traversé les confinements ?
Jean-Louis RODRIGUES : Dès le premier confinement, nous avons procédé au niveau d’Eurosima à une veille auprès des entreprises confrontées à cette situation inédite. En lien avec les décideurs publics, nous nous sommes employés à rechercher les aides pour résoudre les problèmes de trésorerie, à négocier les loyers des magasins avec leur bailleur, à trouver avec les logisticiens des solutions pour stocker les livraisons reçues par les start-ups et qu’elles ne pouvaient plus écouler, à accompagner dans la mise en œuvre du télétravail, ou à centraliser les commandes de masques. Nous nous sommes particulièrement battus pour la réouverture des plages avec pour principal argument qu’elles font partie de l’écosystème touristique autant que du bien-être.
Les Annonces Landaises : Avez-vous observé une progression de l’e-commerce pendant ces périodes ? La digitalisation des entreprises du secteur fait-elle l’objet d’aides dans le cadre du plan de relance ?
Jean-Louis RODRIGUES : Dès le premier confinement, le 17 mars 2020, toutes les ventes se sont arrêtées dans tous les pays européens, à l’exception de l’e-commerce. Il représentait entre 5 % et 6 % du chiffre d’affaires moyen avant la pandémie. La moyenne est aujourd’hui à 13 % à 14 % et devrait atteindre les 20 % à 25 % d’ici trois ans. La crise sanitaire a mis en exergue la nécessité d’accélérer la digitalisation des entreprises. Et dans le cadre du plan de relance, nous avons accompagné sa mise en œuvre pour la majorité des entreprises. Nous avons, par exemple, travaillé dès septembre 2020 avec le groupe Oxbow, à Bordeaux, qui souhaitait amplifier son dispositif de vente en ligne, avec à la clé 300 000 euros d’aides de la Région Nouvelle Aquitaine et de Bpi France.