Couverture du journal du 30/05/2025 Le nouveau magazine

Potez Aéronautique : ambitions croissantes

En croissance de 15 à 30 % par an et en développement à l’international, l’entreprise plus que centenaire d’Aire-sur-l’Adour, spécialisée dans les aérostructures complexes et intérieurs de cabines pour avions civils et militaires, vient d’ouvrir un nouveau centre de formation pour former ses futurs salariés, comme elle le fait depuis plus de 20 ans.

Potez aéronautique

Antoine Potez, PDG de Potez aéronautique © Thibault Toulemonde

Les chiffres peuvent donner le tournis à pas mal d’entrepreneurs du territoire confrontés actuellement au contexte économique incertain. Chez Potez Aéronautique, la croissance annuelle tourne autour de 15 à 30 % sur les cinq dernières années, avec un chiffre d’affaires de 78 millions d’euros en 2023, et en passe d’atteindre les 100 millions d’euros. Sur le seul site d’Aire-sur-l’Adour, le nombre de collaborateurs est passé de 330 à 800 pendant la même période, et ils sont au total 1 300 à travailler pour le groupe dans les Landes, en France et à l’international.

Une saga familiale industrielle

« Nous faisons partie des rares entreprises à avoir continué de croître pendant le covid, avec la chance d’avoir une activité bien répartie entre la défense et le civil, et une partie militaire qui a compensé, par sa croissance, les chutes du civil. 2024 est aussi une très bonne année, dans une croissance dynamique », assure le PDG Antoine Potez, arrière-petit-fils du fondateur Henry Potez qui coinventa, avec Marcel Dassault, l’hélice éclair au début du XXe siècle, équipant bientôt la majorité des avions alliés pendant la Première Guerre mondiale.

C’est en 1924 à Méaulte, sa ville natale dans la Somme, qu’Henry Potez construit un ensemble industriel qui sera, jusqu’aux nationalisations de 1936, une usine aéronautique parmi les plus modernes et importantes au monde. Cette année-là, l’industriel présente le Potez 25 à la 9e Exposition internationale aéronautique au Grand Palais, à Paris, un appareil militaire destiné aux opérations de reconnaissance et de bombardement, et entré dans la légende aux mains de Jean Mermoz et d’Henri Guillaumet lorsqu’il traverse la cordillère des Andes pour l’Aéropostale.

En 1958, le groupe Henry Potez rachète Air Fouga, le créateur du Fouga Magister, un autre avion de légende qui a porté les couleurs de la Patrouille de France de 1964 à 1980 et dont les pièces étaient fabriquées à Aire-sur-l’Adour. Reprenant l’usine landaise, celle de Toulouse-Blagnac et le bureau d’études, l’ancienne entreprise se mue alors en Potez-Air-Fouga, et c’est en 1960 qu’elle devient tout simplement Potez.

 D’autres projets de développement sont dans les tuyaux, la tendance devrait se poursuivre

Rachat de Metraltec

Le site d’Aire-sur-l’Adour où est désormais implanté son siège social, ne va alors cesser de se développer, s’ouvrant de plus en plus au civil et aux pièces de transport de passagers. À la mort du patriarche à 90 ans, son petit-fils Roland lui succède en 1991, faisant de l’entreprise un « équip…