Le secteur aéronautique et spatial est le fleuron de l’industrie française. Aucun autre secteur industriel ne peut contester cette suprématie. Depuis le début des années 1980, sous le double effet de la délocalisation à marche forcée des autres industries vers les pays du Sud et des subventions européennes, l’aéronautique et le spatial sont les acteurs majeurs de notre développement industriel. Les succès commerciaux engrangés par Airbus et Ariane ont largement conforté cette stratégie.
GRAND SUD-OUEST : BERCEAU DES AVIONS ET DES FUSÉES
Cette spécialisation bénéficie, en particulier, à la dynamique de l’emploi dans le grand Sud-Ouest qui est le berceau des avions et des fusées. Les statistiques de l’Insee (2021) nous indiquent que, fin 2018, 159 000 salariés étaient employés par le secteur : environ 100 000 en Occitanie et 59 000 en Nouvelle-Aquitaine. À lui seul, Bordeaux Aéroparc, qui couvre les communes du Haillan, de Mérignac et de Saint-Médard-en-Jalles, emploie près de 37 000 salariés faisant de cette zone le principal bassin d’emplois de la Nouvelle-Aquitaine. Sur ces 37 000 employés, plus de 10 000 sont des salariés directs de l’aéronautique et du spatial, notamment chez Dassault Aviation, Thalès, ArianeGroup ou Stellia Aerospace.
Jusqu’à la crise sanitaire, l’aéronautique est le poids lourd de notre économie en matière d’exportations. En 2019, nos excédents commerciaux étaient principalement expliqués par les exportations d’aéronefs (39 %). Qu’on y songe, les excédents cumulés de nos trois autres points forts, à savoir les cosmétiques, les boissons et la pharmacie, représentent quasiment la même pro- portion (40 %). Les exportations aéronautiques contribuent donc largement à réduire notre déficit commercial abyssal (59 milliards en 2019) et structurel (la dernière balance commerciale excédentaire remonte à 2003, une éternité). En comparaison, les quatre principaux secteurs…