Lors du prochain match Dax-Béziers de Pro D2 en mars, les joueuses et le staff de Basket Landes seront les invités d’honneur de l’USD au stade Maurice-Boyau. Ces deux clubs de l’élite sportive professionnelle du département ont déjà en commun un de leurs actionnaires, Emmanuel Coco, PDG de Maison Coco Picoty à Pécorade dans le Tursan, spécialisée dans la distribution de carburants et de combustibles haute performance, et sponsor des deux structures, ou plutôt « partenaire », comme on dit désormais.
Nul doute que les basketteuses seront bien reçues chez les Rouge et Blanc, puisque le club, depuis longtemps en société anonyme sportive professionnelle (SASP), dispose aujourd’hui d’un stade plus adapté aux « hospitalités », ce terme devenu indissociable du sport de haut niveau, entre réceptions VIP, réseau d’affaires et « expériences » personnalisées, qui font parfois grincer les anciens.
1,3 million d’euros investis
Avec l’arrivée, à l’été 2023, de l’investisseur bordelais Benjamin Gufflet à la tête du club de 120 ans d’âge jusqu’alors toujours resté très dacquo-dacquois, le stade a fait sa mue en rouge et blanc, des poteaux aux sièges et panneaux de sponsors, pour une bichromie réussie. Entre la tribune entièrement refaite en 2019 et le nouvel espace Roger Junca, inauguré en janvier 2024, 17 loges ont été créées, avec ou sans terrasses, en « expérience bord de terrain », ou en salon présidentiel cocooning.
« 1,3 million d’euros ont été récemment investis pour améliorer le stade, sans compter les 500 000 € de la Ville pour la création de nouveaux vestiaires notamment », explique Adrien Asteggiano, directeur général de l’US Dax Rugby Landes, venu avec Benjamin Gufflet (président également du club de football de Châteauroux et de l’agence Stratton Oakmont Sports).
À chaque match, dans ce stade aux 4 500 places assises, un millier de VIP en moyenne se retrouvent dans les loges, invités par les 400 partenaires de l’USD dont « 74 % ont déjà réalisé du business grâce au club », selon la plaquette dédiée. Ces derniers bénéficient du club d’affaires Ovalandes avec une quinzaine d’évènements par saison (petit-déjeuner, déjeuner ou afterwork) réunissant en moyenne 70 personnes. Des séminaires et soirées d’entreprise sont aussi possibles à l’année sur le site sportif. « On veut pouvoir proposer des activités rugby pour de la cohésion d’équipe, avec des échanges avec les coachs et les joueurs. Business et sport sont très liés », fait valoir Adrien Asteggiano.
Les Pachys à l’Assemblée nationale © Fon’DAXtion
Trouver des partenaires nationaux
Avec la montée de Nationale en Pro D2 en 2023 et la visibilité offerte par la diffusion des matchs sur Canal +, les partenaires (à partir de 500 euros pour les petits) ont afflué, pour représenter aujourd’hui presque 3 millions d’euros, sur un budget global de 6,50 M€, un des plus petits du championnat. Avec des sommes allant de 40 000 à 200 000 €, les plus importants comme l’historique Grand Mail de Philippe Jacquemain, ex-président du club, ou encore XC Patrimoine, Crédit Agricole, Unikalo, se retrouvent sur le maillot, au côté des institutionnels, la Ville et le Grand Dax.
Pour trouver de nouveaux partenaires, l’entrepreneur dacquois Thomas Médina vient d’entrer au directoire de l’USD, en charge du développement commercial. « Nous cherchons aussi à développer la marque Dax et Landes sur le réseau national mais c’est compliqué de trouver des partenaires nationaux », reconnaît Adrien Asteggiano.
En attendant, l’heure est désormais à la création d’un centre d’entraînement sportif avec une salle de musculation digne de ce nom, demandé depuis longtemps par le coach Jeff Dubois qui fait des merveilles depuis deux ans avec l’équipe. « On espère attaquer courant 2025 afin d’attirer aussi des joueurs et mettre le staff dans les meilleures conditions », assure le directeur général.
Fon’DAXtion, le visage RSE
Ils sont déjà plus de 20 mécènes à s’être rapprochés du fonds de dotation de l’US Dax Rugby Landes, créé à l’été 2023 pour « déployer les ambitions » en matière de responsabilité sociétale et environnementale (RSE) du club, autour de cinq axes : la formation, l’inclusion, l’écologie, la santé et la culture. « L’idée est de mettre en avant un esprit, une solidarité, un enthousiasme », « d’utiliser des fonds pour faire de nos garçons et filles d’honnêtes gens », selon Gilbert « Gigi » Ponteins, ex-président du club et président de Fon’DAXtion. Parmi les premières actions menées grâce aux fonds défiscalisés récoltés auprès des entreprises : une visite des jeunes joueuses des Pachys à l’Assemblée nationale sur le sujet de la jeunesse, des journées sur le risque du dopage, le consentement, de l’immersion sur des métiers en tension, ou des échanges rugby avec des jeunes handicapés. Des fonds sont aussi allés à des associations comme la Water Family, Hope Team East ou Colosse aux pieds d’argile pour divers ateliers. « La formation est notre atout majeur, on ne vend pas de panneaux publicitaires, mais on essaie de vendre du bonheur », assure l’entrepreneur Hugo Maurel (Sevens Landes) qui pilote la fondation avec notamment Stéphane Dargelas, PDG d’Aqualande.
