Mi-septembre, la valse des départs et des arrivées bat encore son plein au camping La Maïade, quasiment complet en ce début d’arrière-saison. Les propriétaires, Adeline Garnier, 43 ans, et Alexandre Ardiet, 49 ans, mettent un point d’honneur à saluer tous les vacanciers. « C’est un camping à taille humaine. Pas un campeur ne part sans nous dire au revoir et à l’année prochaine ! Tout le monde se connaît et s’appelle par son prénom. Il est important pour nous de privilégier cette proximité », précise Alexandre Ardiet.
Besoin de changer de rythme
Depuis 18 mois, le couple originaire de Lyon s’est lancé dans l’hôtellerie de plein air avec « la peur au ventre au début », avoue le dirigeant. Aujourd’hui, après leur parcours dans l’immobilier, elle comme directrice générale adjointe du groupe Oralia, et lui comme directeur d’une agence Cytia, ils mettent à profit leur créativité et leur expérience professionnelle pour animer le camping et gérer l’établissement ouvert d’avril à fin septembre. Un changement de vie radical motivé par leur désir de quitter une existence trépidante pour se rapprocher des Landes, de l’océan et des grands espaces où ils passaient leurs vacances. « Cette « slow life » véhiculée par l’océan, nous correspond et nous touche beaucoup. La charge mentale ici n’est pas la même. On a gagné en qualité de vie », confie Adeline Garnier. « Nous n’étions plus alignés avec les politiques d’entreprises. Et nous avions ce projet de monter un business ensemble avec en ligne de mire la Côte d’Argent », explique Alexandre Ardiet. Le couple fait alors la découverte d’un petit camping de 30 mobil homes et 20 emplacements de tentes, situé à 10 minutes de la mer et du lac d’Aureilhan, à la sortie de Mimizan. Il perçoit vite le potentiel du site et succombe au charme de cet hectare de nature avec, en son centre, un magnifique chêne centenaire, entouré d’érables et de catalpas.
Une offre de « respiration »
Après deux saisons, les nouveaux propriétaires ont pris leurs marques et affiné leur offre dans l’objectif d’attirer une clientèle plus aisée en quête de nature et d’authenticité. Ils ont intégré la franchise Ushuaïa village, un réseau engagé dans une démarche de tourisme durable développé par TF1 Licensing et Néocamp. « Elle est alignée avec ce que l’on veut faire et respecte l’identité des campings », souligne le duo. « Ils nous accompagnent dans la stratégie commerciale, une manière de gagner du temps pour être plus visible. » En parallèle, La Maïade est en cours de labellisation environnementale Clef verte. « On propose des contenants lavables, des leds pour l’économie d’énergie, un compost, le tri des déchets, l’accueil de personnes en difficulté à un prix solidaire… »
Resté 15 ans sans travaux, le camping a nécessité d’importants investissements pour restaurer les hébergements et moderniser les équipements avec une aire de jeux enrichie d’un home ball et la création d’une piscine. « Cela représente en gros 20 % de ce que le camping nous a coûté », estime Alexandre Ardiet. Animés par la volonté d’offrir des séjours « déconnexion » et « respiration », ils ont développé aussi de nouveaux services : un snack de 50 couverts géré par Adeline Garnier, des ateliers parents/enfants animés par Alexandre Ardiet, ainsi que des activités musicales, sportives, de yoga et d’aquafun, permettant au camping une montée en gamme de deux à trois étoiles. Une gestion quotidienne parfois complexe, d’autant que le couple doit assumer tous les postes. « Nos quatre enfants de 21 et 18 ans nous prêtent main-forte l’été avec une saisonnière de Mimizan. Et on réfléchit à recruter un alternant pour l’année prochaine. »
Soutenus par Initiative Landes, Landes Attractivité et la chambre de commerce et d’industrie des Landes, les entrepreneurs lyonnais ont bénéficié de deux prix d’honneur pour ce projet de reprise et sont déjà de fervents ambassadeurs des Landes. S’ils ont de nombreuses idées en tête comme diversifier l’offre de bien-être ou proposer des hébergements insolites avec un lodge équipé l’an prochain, ils restent prudents pour l’avenir. « On est en mode bon père de famille, on ne s’éparpille pas, on veut d’abord que tout soit bien », assure Alexandre Ardiet. Ils achèvent donc l’été comme ils l’ont commencé, avec le même d’enthousiasme et quelques heures de sommeil à rattraper !