Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Julien Blanc investit en Vasconie

Depuis 2018, Julien Blanc apporte des financements adaptés aux TPE et PME de la région. Entre capital développement et transmission, son fonds d’investissement Vasconie Capital accompagne des projets qui font sens par rapport au territoire.

Vasconie

Julien Blanc, fondateur et président de Vasconie Capital © Patxi Beltzaiz - Hans Lucas

S’il définit Vasconie Capital comme un fonds d’investissement, son président Julien Blanc, n’aime pas forcément la vision économique véhiculée par la définition. « À la différence d’autres, nous n’investissons pas pour presser ou démanteler une entreprise, mais bien au contraire pour soutenir son développement, explique-t-il. L’objectif est plutôt de faire vivre l’économie régionale. En cela, je définis Vasconie Capital comme un Family Office. »

Le fonds choisit d’accompagner seulement un à deux dossiers chaque année. « Nous intervenons principalement sur des projets de capital développement, mais aussi sur des rachats d’entreprises lorsque cela permet de préserver l’emploi local », précise-t-il. Ainsi, en 2024, Vasconie Capital a financé 1 500 m2 de panneaux voltaïques développés par Gascogne Nouvelles Énergies sur la toiture de La Maison de l’espadrille à Messanges et a pris une participation dans Le Chai d’Hossegor, caviste depuis 30 ans.

Avant cela, Anoste Bois à Seignosse, qui construit des maisons individuelles bioclimatiques à ossature bois, ou Agglolux-CBL à Soustons, ancienne entreprise familiale spécialisée dans le liège, ont bénéficié du fonds. « Je n’ai pas de ligne directrice précise si ce n’est l’ancrage territorial et les valeurs d’une entreprise ou les produits qu’elle fabrique qui doivent représenter la région, souligne Julien Blanc. Ce qui est sûr, c’est qu’à chaque rencontre ça fait sens pour moi. »

Des partenariats à la carte

Et depuis deux ans, Julien Blanc n’est plus seul à prendre les décisions. Pierre Arribe, anciennement au développement de la chambre de commerce et d’industrie des Landes, l’a rejoint afin de combiner leur profil et expertise. De quoi donner de nouveaux objectifs à Vasconie Capital. Si à ses débuts, en 2018, le fonds ne faisait que de l’investissement au capital, celui-ci a évolué petit à petit. « J’ai développé des partenariats avec des fonds régionaux, notamment pour des structures plus jeunes ou start-up, avec Adour Business Angels (entre 50 000 à 100 000 euros d’aide par dossier) qui regroupe une soixantaine d’investisseurs dans le Béarn, le Pays basque et les Landes », explique-t-il. Pour les jeunes entreprises innovantes, une enveloppe d’investissement plus importante est proposée avec Newfund NAEH. Enfin pour les dossiers plus gros, place à Aquiti Gestion qui investit dans les entreprises à fort potentiel sur la Nouvelle-Aquitaine.

« À ce jour, j’ai un œil sur 60 à 70 dossiers, confie Julien Blanc. Et en cette période difficile et compliquée, c’est délicat car nous sommes d’autant plus sollicités. Il est important de dire que nous ne faisons pas dans le plan de restructuration et nous refusons beaucoup de dossiers car ils n’entrent pas dans notre thématique. Les entreprises que nous accompagnons ont déjà une existence de deux à trois ans minimum et possèdent des perspectives de croissance durables. Notre participation reste minoritaire et s’inscrit généralement sur une durée de sept ans. »

(Ré)investir dans l’économie locale

Attaché au territoire, Julien Blanc poursuit à sa manière la tradition entrepreneuriale familiale. Ainsi, son père, Philippe Blanc, présidait la banque Pelletier [fondée en 1874 à Dax, celle-ci est active durant tout le XXe siècle dans le Sud-Ouest de la France, NDLR], mais était aussi PDG de deux entités bien connues des Landais : DRT (Dérivés résiniques et terpéniques) et le groupe Gascogne Papier. « En 2018, la société DRT a été vendue à un fonds d’investissement et je faisais partie des 160 actionnaires. À l’époque, j’étais agent immobilier. Je me suis interrogé sur ce que j’allais faire de cet argent », poursuit Julien Blanc. L’idée de Vasconie Capital est née avec comme objectif « de redonner à l’économie régionale une partie des richesses qu’elle a générée ».

Enfin, Vasconie Capital soutient également, via le mécénat, des associations comme Kalos à Dax (art urbain), le réseau d’agriculteurs Chez les Landais, et aussi des équipes sportives comme les rameurs de l’entente de Lapurdiko Arraun Taldea (LAT) ou encore l’auteure-compositrice-interprète basque Anne Etchegoyen.

Et pour le futur ? « À moyen terme, j’aimerais lancer un fonds de dotation pour créer de nouvelles synergies dans l’univers de la culture, du patrimoine ou de l’environnement. Vasconie Capital va également continuer d’étendre son territoire jusqu’à Bordeaux, vers Auch (Gers) et pourquoi pas vers le Pays basque espagnol. »

Connaissez-vous la Vasconie ?

« Contrôlé par les Vascons (ancêtres des Gascons et des Basques), de la fin du VIe siècle jusqu’au XIe siècle, ce territoire, dit Duché de Vasconie, s’étendait jusqu’à la Garonne au nord, aux confins du Gers et aux sources de la Garonne à l’est. Au sud, au-delà des Pyrénées, il couvrait tout le royaume de Navarre et s’ouvrait à l’ouest le long du littoral du golfe de Gascogne, explique Julien Blanc. Résistance et stratégie, défense du territoire, communauté et fierté d’appartenance : voilà les caractéristiques de la Vasconie qui ont inspiré la création de Vasconie Capital et continuent de m’animer au quotidien. »