Installée depuis 16 ans au bout du chemin du Pey-de-l’Ancre à Messanges, La Maison de l’espadrille a anticipé sur ses futurs besoins. « Cela a pris du temps pour se décider mais le bâtiment s’y prêtait bien, explique Jean-Claude Arauzo qui dirige l’entreprise familiale. La société Gascogne Nouvelles Énergies nous a convaincus de sauter le pas. » Basée à Amou, cette dernière fondée en 2011 par Christophe Delannoy qui en est le président, Nicolas Lafarie (directeur général) et Jean-Yves Courtiade (chargé d’affaires et en charge du suivi des chantiers) ambitionne de devenir un acteur phare des projets photovoltaïques dans le Sud-Ouest de la France. À son actif déjà de nombreuses réalisations à Amou, Saint-Paul-lès-Dax, Mouguerre (Pyrénées-Atlantiques) et près d’Orthez.
Une électricité locale
S’il a fallu presque deux ans pour voir aboutir le projet, seulement une quinzaine de jours ont suffi à réaliser l’installation qui va être raccordée dans les prochains jours. Sur place, celle-ci habille sept toitures, soit 630 panneaux (1 500 m2), qui sont orientés au nord, au sud et une petite partie de toiture à l’est, permettant de produire 308 MWH (mégawattheure) par an. « Cela équivaut à la consommation électrique de 180 habitants, hors chauffage et eau chaude, et permet de couvrir environ 18 % des besoins de la commune de Messanges et jusqu’à un rayon de 20 kilomètres », souligne Christophe Delannoy.
De quoi bénéficier d’un tarif électrique avantageux, 15 à 20 % moins cher, pour La Maison de l’espadrille et ainsi couvrir 30 % des besoins de l’entreprise qui fabrique 600 paires d’espadrilles par jour toute l’année.
Un soutien de taille
Propriétaire de l’installation, Gascogne Nouvelles Énergie a signé un bail emphytéotique avec La Maison de l’espadrille et lui a versé un loyer à l’avance (1,3 million d’euros) ou soulte. C’est là que le soutien de Vasconie Capital entre en jeu. « Le fonds de Julien Blanc est intervenu en fonds propres pour lever la dette », souligne Christophe Delannoy.
Fondé et présidé par Julien Blanc depuis 2018, Vasconie Capital se consacre au développement des entreprises locales saines qui possèdent des perspectives de croissance durables. L’acteur intervient dans toutes les phases de la vie des entreprises : de la prise de participation minoritaire au capital de l’entreprise à l’apport en compte courant d’associé, en passant par l’émission d’emprunts obligataires. Gascogne Nouvelles Energies faisant partie de ses dernières prises de participation.
« L’ouvrage final est magnifique et offre une belle image de la transition écologique que les entreprises devraient avoir en France, confie Julien Blanc. Les centrales photovoltaïques sont les figures de proue des énergies renouvelables. Elles permettent de valoriser les bâtiments, de décarboner les besoins énergétiques et de réduire les charges liées aux consommations d’électricité, tout en générant de nouvelles sources de revenus. »

De gauche à droite : Nicolas Lafarie (Gascogne Nouvelles Energies), Christophe Labarere et Benoît Irissou (Aquitaine Solar Concept), Christophe Delannoy (Gascogne Nouvelles Energies), Alain Zaniolo (Energetik Consult), Julien Blanc (Vasconie Capital) etJean-Claude Aurauzo (La Maison de l’Espadrille). © Vasconie Capital
Des obligations de solarisation
De quoi faire de La Maison de l’espadrille une entreprise précurseur sur le territoire. De fait, depuis la loi Climat et résilience de 2019, qui a introduit des obligations de solarisation (installation de panneaux ou ombrières photovoltaïques) ou de végétalisation pour certaines constructions neuves de plus de 1 000 m2, celle du 10 mars 2023, relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, est venue renforcer cette dernière avec un abaissement du seuil d’assujettissement et un calendrier précis des obligations selon la typologie de construction.
Ainsi, depuis le 1er juillet 2023, place à une obligation de panneaux photovoltaïques avec un taux de couverture minimal de 30 % de la surface du bâtiment nouvellement construit ou lourdement rénové pour : les nouveaux bâtiments à usage commercial, artisanal, industriel, les entrepôts et hangars de plus de 500 m² d’emprise au sol, les nouveaux bâtiments de bureaux de plus de 1 000 m² d’emprise au sol, les nouveaux parkings couverts et ouverts au public de plus de 500 m² d’emprise au sol. Mais aussi une obligation d’ombrières photovoltaïques sur au moins 50 % de la superficie pour les nouveaux parkings extérieurs et ouverts au public de plus de 500 m². « À partir de 2026, le taux de couverture minimal passera à 40 % pour les bâtiments cités précédemment, puis à 50 % en 2027 et surtout en 2028, tous les bâtiments de plus de 500 m² seront concernés, neufs ou existants », conclut, le président de Gascogne Nouvelles Énergie. La Maison de l’espadrille prend donc une longueur d’avance.