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Immobilier Groupe Courtès : la discrète ascension

En cinq ans, Simon et Jean-Claude Courtès ont créé un groupe régional, familial et indépendant spécialisé dans l’administration de biens. Et son développement est loin d’être terminé.

SIMON COURTÈS, JEAN-CLAUDE COURTÈS

SIMON et JEAN-CLAUDE COURTÈS © Bernard Dugros

« J’ai appris à dire mandat, avant de dire papa ! » : Simon Courtès est tombé dans l’immobilier quand il était tout petit. Il a même toujours baigné dedans. Son père, Jean-Claude, est le fondateur du groupe Courtès. Il l’a créé en 1979, ouvrant successivement des agences à Mont-de-Marsan, Saint-Pierre-du-Mont et Capbreton. En 2008, il emploie 25 personnes quand il cède l’entreprise au groupe Foncia dont il devient conseiller du président. À l ’époque, Simon Courtès a 20 ans et poursuit ses études en école supérieure de commerce. Il démarre ensuite une carrière de directeur administratif et financier. Mais l’appel de l’immobilier est plus fort.

Le groupe gère 16 000 lots de copropriétés sur 600 immeubles

CROISSANCE EXTERNE

En 2017, il décide de reconstruire le groupe familial. « Ça coïncidait avec le départ en retraite de mon père, alors je l’ai embarqué dans l’aventure. » Jean-Claude à la présidence et Simon à la direction générale, entreprennent de développer une structure spécialisée dans l’administration de biens.

En juillet 2017, ils rachètent le cabinet Martine Eridia à Dax. Puis d’année en année, ils étendent le groupe par croissance externe. En juillet 2018, ils reprennent ainsi les cabinets CPE d’Hendaye et Anglet. Un an plus tard, ce sont les agences Alis de Dax, Soustons, Hossegor et Moliets-et-Maâ qui rejoignent le groupe. En 2020, ils acquièrent le portefeuille de copropriété de la société Manoir de France, à Bayonne et Biarritz. L’immobilière thermale Carrère de Dax vient grossir les rangs en 2021.

ALTERNATIVES AUX GRANDS GROUPES

Aujourd’hui, le groupe emploie 57 salariés et gère 16 000 lots de copropriétés répartis sur 600 immeubles. « À raison de 2,8 personnes par lot, on n’est pas loin de gérer une petite ville ! » Développant également des activités de gestion locative et de transaction, le groupe Courtès réalise un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros (60 % sur l’administration de biens, 20 % sur la transaction, 15 % sur la gestion locative et 5 % sur les activités de maintenance). Mais les objectifs sont plus élevés.

« À terme, nous visons 100 collaborateurs et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous ne souhaitons pas devenir énormes. Nous voulons être une alternative aux grands groupes financiarisés dans lesquels les clients ont du mal à se retrouver. Notre dimensionnement nous permet de rester proches d’eux, tout en leur apportant l’ensemble des services dont ils ont besoin. »

Deux nouvelles agences à Dax et Mont-de-Marsan en 2023

Comptabilité, juridique, maintenance… le groupe dispose en interne de toutes les compétences pour accompagner sa clientèle.

« Doubler notre taille actuelle nous permettra de faire des économies que nous répercuterons sur nos clients. Grâce à la négociation de tarifs privilégiés avec les fournisseurs d’énergie, les banques et les assurances, par exemple. Si on arrive à permettre à nos clients de réaliser plus d’économies que ce qu’ils nous payent, on devient indispensables et on a gagné. On est en bonne voie là-dessus. Nous leur avons déjà fait économiser 12 % en assurances, ce qui représente un quart de nos honoraires… »

DÉVELOPPEMENT ET RECRUTEMENTS

Le développement est d’ores et déjà en cours. Une nouvelle agence de 200 m2 ouvrira à Mont-de-Marsan dans le courant de l’année 2023. Celle-là même que Jean-Claude Courtès avait cédée au groupe Foncia il y a 15 ans.

Parallèlement, une agence de 400 m2 ouvrira aussi à Dax. Les travaux sont en cours à côté du marché couvert. Destinée à regrouper les effectifs des trois agences existantes dans la cité thermale, elle permettra d’offrir plus de confort aux équipes.

Ces investissements s’accompagnent de recrutements. Une dizaine de postes sont à pourvoir : deux commerciaux, un comptable et un responsable contentieux pour Mont-de-Marsan, un commercial et un négociateur location pour Dax, et trois commerciaux respectivement pour Soustons, Saint-Jean-de-Luz et Moliets-et-Maâ.

Le groupe Courtès regarde aussi au-delà de son périmètre actuel.

« Nous cherchons à nous développer vers Mimizan, Biscarrosse, mais aussi plus à l’intérieur vers Pau. »

FORCES VIVES

Jean-Claude et Simon Courtès sont fortement impliqués dans la vie économique landaise. Après avoir été président du tribunal de commerce de Mont-de-Marsan, vice-président de la chambre de commerce et d’industrie, expert près de la cour d’appel de Pau et président de la Fnaim des Landes, Jean-Claude Courtès est aujourd’hui vice-président national de l’Union nationale des syndicats de l’immobilier (Unis). Simon Courtès préside, pour sa part, l’antenne Landes-Pays basque. « Là où la Fnaim accompagne les agences immobilières classiques majoritairement tournées vers la transaction, l’Unis s’adresse plus aux administrateurs de biens. Elle est donc beaucoup plus adaptée à nos activités. »

IMMOBILIER DE PROXIMITÉ

À l’heure où les grands groupes ferment des agences et proposent des plateaux centralisés, le groupe Courtès prend le contre-pied de la tendance générale. « Avoir une agence à Hossegor et une autre à Soustons n’a pas beaucoup de fondement économique, reconnaît Simon Courtès.

Mais l’intérêt réside dans la qualité du service que nous apportons à nos clients. Avoir une expertise locale, comprendre ses clients et avoir une connaissance fine du marché, ça ne s’invente pas. »

La recherche de proximité et de qualité de service passe également par la bienveillance envers les collaborateurs du groupe. Au-delà des locaux confortables et des outils digitaux mis à leur disposition, les salariés ont vu leur charge de travail allégée. « Nous avons diminué le nombre de lots dont chaque gestionnaire doit s’occuper. Nous partons du principe qu’en leur donnant du temps et des moyens, ils réaliseront du bon travail. Et c’est aussi plus gratifiant pour eux que de devoir travailler à la chaîne. »