Entre l’invention du premier lambris verni, des parquets brossés et plus récemment, d’un lambris purificateur d’air, on ne compte plus les innovations industrielles majeures de FP Bois, entreprise familiale de 200 salariés basée à Mimizan. Mais alors que l’on s’attendait à une nouvelle avancée technologique dont elle a le secret, l’entreprise surprend en investissant un tout autre domaine. Le spécialiste de la fabrication de parquets, bardages, lambris et lames de terrasse aux 70 ans d’expertise, a imaginé un parcours artistique scénographié pour faire découvrir ses équipes et ses activités sous un angle inédit lors de l’exposition Portraits de famille. L’idée est née d’une volonté d’humaniser l’environnement de travail et de valoriser les collaborateurs à travers une initiative culturelle forte. Une façon aussi de montrer que « l’entreprise n’est pas un système fermé, bien au contraire », insiste Éric Plantier, dirigeant de FP bois.

Une trentaine de salariés ont accepté de se prêter au jeu du portrait © FP Bois
L’art dans l’ADN de FP Bois
Pour l’entrepreneur représentant de la 3e génération, l’art est inscrit dans l’ADN de la société. En 2003, son père, Christian Plantier, avait déjà intégré une dimension artistique en invitant l’artiste Lydie Arickx à ériger une sculpture monumentale au centre de l’usine en hommage aux ouvriers, lors du jubilé des 50 ans de FP Bois. Dans cette continuité, Éric Plantier, en collaboration avec l’artiste et ami de la famille Frédéric Blaimont, a voulu ancrer davantage l’art au cœur du quotidien de l’usine en renforçant sa présence et son influence sur l’environnement de travail. Le projet a débuté par la création d’un fonds de dotation dans la maison familiale de Félix Plantier, fondateur de l’usine et grand-père d’Éric, pour promouvoir la culture. « Je souhaitais faire revivre la maison de mon enfance, nous l’avons rénovée avec ma femme, puis nous avons lancé ce fonds de dotation qui reste à développer, et le projet d’exposition de portraits de collaborateurs », détaille-t-il. Une trentaine de salariés ont accepté de se prêter au jeu. « J’ai proposé de faire des portraits dans leur intimité, lors de moments de détente ou de loisirs, avec l’envie de les interroger sur leurs passions en dehors du boulot », explique Frédéric Blaimont, portraitiste dont les œuvres sont exposées en France et à l’international. À travers des moments partagés, autour d’un thé, lors d’une partie de chasse ou d’un match de rugby, l’artiste a su capter la nature de ses modèles avec un étonnant réalisme, esquissant, dans un style poétique et décalé, des émotions, des sourires et des attitudes. Après deux ans de travail, le projet prend la forme d’une galerie foisonnante de savoureux et tendres portraits. La collection continue de s’étoffer avec de nouvelles toiles qui seront dévoilées lors de Forexpo.

Éric Plantier au côté de l’œuvre monumentale Tronc commun réalisée en 2003 par Lydie ArickxTronc commun en italique © Anne Tautou
Un enjeu stratégique
Si participer à la 27e édition du salon de la filière bois avec une approche artistique reste un pari audacieux, l’entreprise y voit l’opportunité de partager son engagement envers la valorisation de l’humain au sein de l’industrie du bois. Elle entend ainsi attirer l’attention des visiteurs et des professionnels du secteur en proposant une expérience immersive qui dépasse le simple cadre industriel. « Nous devons nous démarquer et rendre notre site convivial et attractif, non seulement pour nos clients, mais aussi pour nos salariés », argumente Éric Plantier qui, comme de nombreux entrepreneurs, confie sa difficulté à recruter. La démarche permet également de renforcer la cohésion interne et de capitaliser sur l’image de l’entreprise, en rendant hommage aux hommes et aux femmes qui la font vivre. « L’art est un outil extraordinaire. Ils sont nombreux à avoir découvert et appris à connaître leurs collègues à travers les portraits », constate Frédéric Blaimont.
Avec cette exposition, FP Bois démontre que l’innovation ne se limite pas à la technique mais qu’elle peut aussi passer par la culture. L’entreprise envisage d’ailleurs d’élargir cette dynamique en accueillant régulièrement d’autres artistes, avec l’ambition de transformer progressivement son site en un musée à ciel ouvert et son fonds de dotation en centre d’art.

Une trentaine de salariés ont accepté de se prêter au jeu du portrait © FP Bois