Des delphiniums, des digitales, des centaurées, des mufliers, des alliums… sous les serres froides de la ferme florale La Petite Prairie, le printemps bat son plein et offre une splendide palette de couleurs, allant du blanc au rose en passant par de multiples teintes de mauve et de violet. Cela fait quatre ans que Lisa de Wit fait pousser des fleurs de manière « biologique, raisonnée et responsable » sur moins d’1 hectare de terre, à Castets. Cette exploitation, elle l’a créée après avoir travaillé comme scripte dans le cinéma. Elle marche désormais sur les traces de son père et de son grand-père, tous deux horticulteurs en Hollande, son pays de naissance. Mais Lisa de Wit a fait le pari d’une production respectueuse de l’environnement et d’une distribution en circuit court. Comme d’autres floriculteurs landais convaincus de l’intérêt, voire de la nécessité, de privilégier ce type de culture durable.
Aujourd’hui, en France, près de 85 % des fleurs coupées sont importées. Elles proviennent du Kenya, d’Éthiopie, de Colombie, d’Équateur ou encore d’Afrique du Sud. Puis, elles transitent par le plus grand marché aux fleurs du monde : les Pays-Bas. Outre le bilan carbone désastreux dû au transport en avions et en camions réfrigérés, l’utilisation de certains produits phytosanitaires interdits en France, la culture dans des serres chauffées et/ou éclairées et les conditions de travail des cueilleurs de fleurs dans certains pays sont autant de problématiques liées à ce mode de culture intensif et à échelle industrielle.
PRODUIRE AVEC LA NATURE
Face à ce constat, des producteurs landais ont choisi de travailler autrement et de proposer des fleurs de qualité aux consommateurs. « C’est important pour moi de dire aux gens qu’ils peuvent sentir mes fleurs, mettre leur nez sur mes bouquets, sans risquer de s’empoisonner », confie Lisa de Wit dont le grand-père travaillait en agriculture conventionnelle, mais qui se voit aujourd’hui soutenue dans ses choix par son père. « Les producteurs de fleurs utilisent bien souvent trop de pesticides, ce qui a un impact important sur la nature et sur les gens. Dans ce domaine, malheureusement, les règles sont bien moins strictes que pour les fruits et les légumes. » Le secteur de la fleur coupée n’est en effet soumis à aucune règle d’affichage des produits utilisés ou du pays de provenance. Une absence d’informations qui ne permet pas aux consommateurs de faire un choix éclairé au moment d’offrir ou de s’offrir…