Pourquoi penser en ancêtre plutôt que vivre l’instant ?
Nous vivons une époque de paradoxes. D’un côté, nous sommes bombardés d’urgences : climatiques, économiques, sociales. De l’autre, nous avons entre les mains des décisions qui structureront le monde dans 50, 100, voire 1 000 ans. Le temps long est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer.
Être un « bon ancêtre », ce n’est pas seulement planter des arbres. C’est repenser nos choix dans toutes les sphères de nos vies : individuelle, collective, professionnelle, citoyenne. C’est s’engager pour que les générations futures puissent vivre mieux, non malgré nous, mais grâce à nous.
Le temps long en action : de la gare de Dax aux générations futures
Lors de l’atelier régénératif sur le temps long proposé au technopôle Pulseo, dans le cadre de l’anti-concours À Contre-Sens, un élément central a été l’ancrage dans le lieu. La gare de Dax, témoin muet du passage des générations depuis 1854, s’est révélée une métaphore puissante. Elle relie les âges, rappelant que ce que nous construisons aujourd’hui n’existe pas seulement pour nous, mais pour celles et ceux qui suivront. Qu’ont reçu nos ancêtres ? Quel héritage souhaitons-nous transmettre aux générations futures ? Et comment nous assurer que nos choix d’aujourd’hui soient des atouts pour demain ? Ces questions ont ouvert des discussions riches, concrètes. La prise de conscience est immédiate. Le simple fait de se les poser remet beaucoup d’éléments en perspective. Tout en restant ancré dans la réalité à court terme de nos quotidiens, penser à l’impact de nos actions pour les générations futures nous permet de réaligner nos intentions et nos actions.
Des projets régénératifs ?
Penser « en ancêtre » ne signifie pas ralentir ou freiner l’innovation. Au contraire, il s’agit d’encourager des initiatives qui ne réparent pas simplement les dettes du passé mais qui créent activement des conditions de robustesse pour le présent et « l’à venir ». C’est tout l’enjeu de l’économie régénérative.
Cette approche se traduit en projets concrets. Nous avons interviewé avec Flore Moreau des acteurs de différents secteurs, engagés dans des projets à visée régénérative, sur le podcast de L’Entreprise consciente. Notamment Milpa qui soutient la transition bio-régénératrice par la garantie de revenu aux agriculteurs, le centre hospitalier de Dax qui imagine comment intégrer la nature comme partie intégrante du soin ou la Convention des entreprises pour le climat (CEC) qui accompagne les entreprises dans leur transition pour réapprendre à coopérer entre concurrents, au service de la visée régénérative. Ces témoignages sont chargés d’optimisme et donnent un élan concret pour réinventer nos modèles économiques au service du vivant et des générations futures.
Être un « bon ancêtre », c’est repenser nos choix dans toutes les sphères de nos vies
Et maintenant, on fait quoi ?
Se poser la question : « Comment puis-je être un bon ancêtre ? » ouvre déjà une brèche dans l’inertie du présent. Construire, ensemble, des projets vertueux. Parce que nous sommes les ancêtres de demain. C’est à ce défi qu’invite le bootcamp À Contre-Sens proposé par Landes Innovation, du 3 au 5 avril prochain.
Des outils pour agir : entre facilitation et intelligence collective
Penser à long terme ne suffit pas. Il est nécessaire d’outiller celles et ceux qui veulent transformer cette vision en réalité. C’est là qu’interviennent la facilitation, l’intelligence collective. Rassembler, transmettre et activer les énergies. Que ce soit à travers des ateliers prospectifs ou des espaces d’expérimentation comme le bootcamp, DareWin&Shine cherche à créer des espaces où chacun peut devenir architecte du futur.
