Quand il ne fixe pas son objectif sur les riders des déferlantes du monde entier, Bernard Testemale, se réfugie à Peyrehorade, dans un moulin du XIIe siècle, au bord du paisible fleuve Adour. Ce photographe discret, amoureux de la glisse qu’il a découverte dans son enfance à Soustons, est devenu en 25 ans l’une des références mondiales de la photographie dans l’univers du surf. Lui que l’on connaissait surtout pour ses photos de couverture de magazines sur papier glacé s’est lancé, il y a cinq ans, dans une saisissante aventure qui l’a mené aux origines de la photographie pour mieux explorer l’histoire de la discipline. C’est avec un procédé photographique inventé au milieu du XIXe siècle, le collodion, qu’il a tiré sa galerie de portraits sur des plaques d’acier.
CLICHÉS D’UNE RARE INTENSITÉ
Le résultat souvent inattendu du travail en laboratoire distille sur ces pièces uniques un charme suranné d’une rare intensité. Les clichés en noir et blanc, parfois marqués de légères imperfections, confèrent, en effet, aux visages burinés par l’océan et l’air iodé de ces figures de légende, des nuances infinies qui diffusent un étrange sentiment d’éternité. L’espace d’une rencontre aussi profonde qu’éphémère, le photographe y décrypte la passion qui unit chefs de villages indigènes d’Hawaï où le surf est né il y a 1 000 ans, champions du monde du circuit professionnel comme les chasseurs de grosses vagues, dans une recherche ultime de liberté.
Exposition photo « Art of ride » – Bernard Testemale – jusqu’au 5 mai – Sporting-Casino – avenue Maurice – Martin – Hossegor – Entrée libre de 13 h à 19 h.