Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

INTERVIEW – Jérôme Baylac-Domengetroy : « Développer le tourisme éco-responsable»

Réserve nationale naturelle d’Arjuzanx, réduction de consommation foncière, Pacte fiscal, bus de services itinérant, redynamisation des bourgs, Repair’café… Jérôme Baylac-Domengetroy, président de la communauté de communes du Pays Morcenais, fait le tour des enjeux du territoire. Entretien.

Jérôme BAYLAC-DOMENGETROY, Président de la communauté de communes du Pays Morcenais

Jérôme BAYLAC-DOMENGETROY, Président de la communauté de communes du Pays Morcenais © Patxi Beltzaiz – Hans Lucas

Les Annonces landaises : Être seulement six dans une communauté de communes, n’est-ce pas trop peu pour développer des projets d’envergure ?

Jérôme Baylac-Domengetroy : À l’origine, nous étions neuf communes, mais quatre (Arjuzanx, Garrosse, Morcenx et Sindères) ont choisi de créer la commune nouvelle de Morcenx-la-Nouvelle. Nous sommes « petits », avec moins de 10 000 habitants au total, et cela peut en effet parfois poser des questions sur le seuil d’efficacité. Nous avons une grosse commune-centre qui pèse lourd dans la balance, Morcenx-la-Nouvelle, avec plus de la moitié de la population et la moitié du budget. Mais il n’a pas été question de regroupement avec d’autres communautés de communes comme ça a pu être le cas pour d’autres EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) landais. Toutes les fusions de communauté de communes n’ont pas été faciles. Nous sommes dans un territoire intermédiaire géographiquement et nous fonctionnons bien comme cela pour l’instant, avec un vrai travail en équipe.

Jérôme BAYLAC-DOMENGETROY

© Patxi Beltzaiz – Hans Lucas

LAL : Quel premier bilan tirez-vous à mi-mandat ?

J.B.-D. : Nous avons créé une dynamique collective, avec l’envie de travailler ensemble en transparence. Cela s’est notamment concrétisé par le Pacte fiscal en 2020 qui a permis de dégager des marges de manœuvre afin de réus- sir à porter des projets d’investissement sur le territoire. Nous avons réussi à atteindre le million d’euros d’investissement, soit 100 euros par habitant, le seuil des collectivités de notre strate, alors que nous en étions loin en 2020. Nous avons finalisé en 2022 notre PLUi-H (plan local d’urbanisme intercommunal valant programme local de l’habitat), un serpent de mer. Il a mis six ans à être élboré, et là nous le remettons tout de suite en révision en raison des nouvelles attentes des communes et avec la question des réductions de consommation foncière qui bousculent les élus. Avec la Zéro artificialisation nette (ZAN), nous allons devoir diviser par deux notre consommation d’ici 2031, et être à zéro en 2050. À la fin de notre PLUi-H, nous avions prévu 170 hectares de consommation foncière (projet de développement, lotissements, etc.). En 2031, nous devrons être à 90 hectares ! Chacun va devoir faire des sacrifices et il va falloir redéfinir les choses collectivement. Cette loi est certes une démarche vertueuse, mais les questions sont nombreuses et les délais courts. Hélène Cousseau, maire de Lesperon, qui porte la démarche travaille finement avec l’ensemble des élus pour trouver des réponses équilibrées.

Côté CIAS (centre intercommunal d’action sociale), nous avons par ailleurs doublé les dépenses sociales avec la subvention d’équilibre, de 250 000 euros au départ à bientôt 500 000 euros, alors que nous n’avons pas doublé la population. C’est plutôt une question de montée du coût des prises en charge, d’un meilleur service de maintien à domicile. Nous avons, comme tout le monde, des problèmes de recrutement, mais ici il n’y a pas d’absentéisme. Nous travaillons à une meilleure formation des agents, – plus les agents sont formés, plus ils trouvent d’intérêt à leur travail du quotidien -, le tout dans un dialogue social constant. Notre expérimentation de prises de repas partagé est, par exemple, née d’une discussion avec des agents de terrain ayant imaginé le dispositif pour des bénéficiaires qui, par isolement ou manqu…