Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Wyve, des planches 3D

Sylvain Fleuri et Léo Bouffier ont créé ces planches de surf, conçues et imprimées en 3D, pour correspondre au corps et aux performances de chacun. Le tout avec de la bio-résine et des plastiques biosourcés.

Léo Bouffier, cofondateur de Wyve

Léo Bouffier, cofondateur de Wyve © J. D.

Les Bretons Sylvain Fleuri et Léo Bouffier se sont rencontrés sur les bancs de la prépa Maths sup Maths spé, à Montpellier, il y a 10 ans, avec « toute une bande de potes soudés autour de la glisse », le skate, le snow et des surf trips dans les Landes et au Pays basque. Après leurs écoles d’ingénieurs (Centrale et l’ENSTA), leurs premières expériences professionnelles dans le conseil ou chez les géants du pétrole en région parisienne les ont « vite saoulés ».

Au retour d’un copain de l’université de Berkeley, dans un atelier d’impression 3D, « on a vu l’énorme potentiel que la technologie pouvait apporter pour des planches moins impactantes, et on a construit nos premiers prototypes », explique Léo Bouffier, qui représentait leur marque Hexa (Wyve) à l’Eurosima Summit quand son associé écumait un salon professionnel à San Diego (Californie).

DÉJÀ 200 À 300 PLANCHES PAR AN

Grâce à un algorithme, ils génèrent la planche adaptée aux besoins de chacun, modifiant la structure et le maillage selon le poids et les capacités de la personne. « Quand les pros veulent du contrôle, de la réactivité et de la légèreté, les intermédiaires préfèrent stabilité et durabilité. On fait du sur-mesure », selon l ’ingénieur- surfeur dont la start-up a levé cet été 1,1 million d’euros pour augmenter la production.

Wyve

© Clara Groussin

En trois ans, leur atelier d’Anglet au cœur de la pépinière d’entreprises Olatu Leku, a bien grandi : ils sont 12 à travailler sur cinq machines grand format pour 200 à 300 planches par an, vendues en ligne et via quelques surf shops comme le Boardriders de Saint-Jean-de-Luz ou Capbreton.

Leurs planches translucides se veulent aussi plus propres. Au revoir le polyuréthane et le polyester, place à du plastique biosourcé à partir de sucre de canne, d’amidon de maïs ou de betteraves, et à de la bio-résine made in France. Et pour limiter les émissions carbone, le modèle économique de la petite société s’imagine autour d’un futur réseau de micro-usines locales près de spots de surf internationaux.