Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Vincent Marco : univers fantastique

Dacquois naviguant depuis toujours entre la cité thermale et Bordeaux, Vincent Marco dessine à l’encre de Chine de grandes séries oniriques dans un détail époustouflant.

Vincent Marco

© J. D.

Il parle de lui comme d’un « vieil ours ». Quand il n’est pas à Bordeaux, Vincent Marco vit – il est vrai – un peu en ermite dans la maison de ses parents près des Halles de Dax où l’artiste quinquagénaire a installé son atelier dans son ancienne chambre d’adolescent. Des feuilles et des feuilles blanches noircies d’encre de Chine, ce noir millénaire qui confère une puissance particulière au trait. Dans le garage, ses séries, fantastiques, oniriques, parfois surréalistes, remplissent les cartons et racontent toutes une part de lui. Ses natures mortes Fruits de la séparation lui ont « coûté moins de travail qu’une psychanalyse », dit-il. Ses « biscuits » aux détails cocasses ou lugubres s’étalent de la vie à la mort, ses « orgues », en 24 œuvres au total, narrent la mer et la forêt des Landes…

Vincent Marco

© Vincent Marco

DES VISIONS DE RÊVERIE

Une précision exceptionnelle et des centaines d’heures de travail pour les grands formats si personnels de ce rêveur méticuleux, « artiste qui se cache, mais qui gagne à être démasqué », selon un ami conservateur du patrimoine qui l’a poussé à sortir de l’ombre il y a quelques années pour mettre en avant son travail.

L’été dernier, l’artiste plasticien qui s’est remis à la gravure et invente « des choses nouvelles à partir de taches d’encre », a notamment exposé au Moulin des tours de Basbaste en Lot-et-Garonne avec la galerie d’art associative Maison Aunac (GAAMA). Ce musicien amateur de « concerts croqués » pour saisir des instants de scène sur le vif, également éditeur d’histoires illustrées (SamSufy), devrait, ce printemps, exposer à Bordeaux. L’occasion sans doute de découvrir sa dernière série de 15 dessins sur un stock de feuilles en 56 x 76 cm, – d’une qualité qu’il ne trouve plus depuis que la papeterie italienne chez qui il se fournissait a cessé d’en produire -, imaginant de « grands paysages des Landes très désertes dans 200 ou 300 ans. Une vision de rêverie sur le futur. »

www.vincentmarco.art