Vanessa Balci n’a rien d’une accumulatrice compulsive. Pourtant, son garage est envahi de déchets plastiques. Des gros, des petits, des minuscules, classés par catégories et par couleurs. Si sa voiture dort à la belle étoile depuis si longtemps, c’est qu’elle a besoin de place pour sa matière première. Car avec ce que l’océan rejette de plus dégoûtant, elle réalise des œuvres d’art.
Armée de pinces et de colle, elle transforme ces vestiges de la civilisation en réinterprétations de classiques de la peinture et de la culture pop. La Grande Vague de Kanagawa de Katsushika Hokusai prend un tout autre sens lorsqu’elle est réalisée à partir de médias filtrants, de cotons-tiges et de bouchons. La reproduction de la pochette de War, elle, est aussi politique que l’album de U2, même si elle dénonce d’autres ravages. En essaimant « du beau, du pop, du rigolo avec ce qu’il y a de plus crado », Vanessa Balci veut éveiller les consciences sur les dérives de la société de consommation.
De l’art avec du laid
Longtemps humanitaire pour Médecins sans frontières et Care, elle a parcouru le monde et constaté la pollution plastique partout. Mais c’est à son retour dans les Landes, en 2009, qu’elle s’indigne de l’état de « sa » plage, cell…