Couverture du journal du 30/08/2025 Le nouveau magazine

Transports Peixoto, « Le camion, essentiel »

Coût des carburants, recrutement, image du secteur peu attractive… Dans un contexte compliqué, le groupe Transports Peixoto fête ses 30 ans et la réussite d’une entreprise familiale. Rencontre avec Frédéric Peixoto, son directeur général, également président de l’Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE) des Pays de l’Adour.

Peixoto transports

Vingt-cinq des 150 véhicules des Transports Peixoto, soit 20 % des kilomètres effectués, roulent au BioGNV (gaz naturel véhicule) © D. R.

Devant le siège de l’entreprise, à Saint-Vincent-de-Tyrosse, stationne un camion, réplique du premier véhicule acheté par Manuel Peixoto en 1992, à Angresse. « On a racheté le même et on l’a refait à l’identique. Ça n’a plus rien à voir avec les camions d’aujourd’hui », constate Frédéric Peixoto, directeur général de l’entreprise, et fils de Manuel désormais retraité. Un camion, comme le symbole des 30 ans traversés par cette entreprise restée dans le giron familial. Avec 250 salariés, 150 véhicules tous frigorifiques et un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros, elle affiche une belle réussite. Et ce malgré un contexte économique plutôt contraire.

Au coût du carburant et à la difficulté d’embaucher – il manque 40 000 chauffeurs en France -, s’ajoute une indécrottable mauvaise image de pollueur, bruyant et encombrant. À 39 ans, Frédéric Peixoto qui rêvait tout petit de conduire un camion, – mais ne le fait plus, ou seulement pour les besoins d’un film publicitaire à destination du futur site internet de l’entreprise – s’emploie à rester positif après deux années difficiles. « Entre le prix de l’énergie, la Covid, sans oublier la grippe aviaire car ici on a aussi une activité sur le canard, il faut une structure solide pour passer le cap. Nous faisons également face à des problèmes d’approvisionnement, comme dans le secteur automobile. J’attends des véhicules qui auraient dû être livrés en avril. »

DU BIO OUI, MAIS À QUEL PRIX ?

À tous ces défis, l’entreprise a apporté ses réponses, se heurtant parfois aux paradoxes de certains règlements. Si ses camions roulent majoritairement au gasoil, 25 de ses véhicules – soit 20 % des kilomètres effectués – roulent au BioGNV (gaz naturel véhicule) qui vient d’un méthaniseur à Audenge (Gironde), via la station Endesa de Saint-Vincent-de-Tyrosse. « Un véhicule qui roule au BioGNV émet 90 % de CO2 en moins et pourtant, économiquement, c’est moins intéressant, parce que le prix du gaz, indexé sur celui du gaz européen, a doublé. Je ne trouve pas normal que le prix d’un gaz bio qui vient d’Audenge soit déterminé en fonction de la décision de la Russie d’ouvrir ou pas les robinets. On a écrit à Berc…