Couverture du journal du 03/12/2024 Le nouveau magazine

Exposition : les Lizal de retour à Dax

Après la folle vente aux enchères de la Maison Briscadieu, à Bordeaux, l’hiver dernier, des œuvres du peintre dacquois vont être exposées temporairement dans la galerie Dom’Art, « chez lui, à Dax ».

Lizal

© D. R.

Les toiles d’Alex Lizal (1878-1915) qui exposa en son temps avec succès dans des salons parisiens, avaient été achetées 500 francs au début des années 1900 par la Caisse d’Épargne de Dax, encouragée par le député-maire de la ville, Théodore Denis.

Lors de la vente « Peintures bordelaises et du Sud-Ouest » de la Maison Briscadieu, en janvier dernier, des Dacquois avaient, en vain, uni leur portefeuille pour tenter de les conserver dans sa ville natale. Mais les tableaux ont atteint des sommets : 90 000 euros adjugés pour « L’Assemblade au pays landais » (estimé entre 20 000 et 30 000 euros), 71 000 euros pour « Le Marché aux cruches à Dax » (12 000 – 18 000 euros) et 52 000 euros pour « Dans la Grande Lande » (10 000 – 15 000 euros), jusqu’alors confinés à l’étage de la banque.

UN INÉDIT SUR LA FONTAINE CHAUDE EXPOSÉ

« C’est très nouveau pour l’art landais et l’art régional aquitain », s’était alors étonné maître Louis Cambriel, de la galerie Dom’Art à Dax, qui avait assisté à la vente. Dans quelques jours, les deux premiers seront accrochés sur ses murs, avec une douzaine d’œuvres de Lizal, prêtées par des particuliers landais pour cette exposition

« Retour à Dax », mise en place par l’association Kalos qui organise notamment le festival de street art Muralis dans la cité thermale.

« Le Marché aux cruches » a été acheté par l’investisseur basco-landais Julien Blanc (Vasconie Capital), trésorier de Kalos qui juge toujours « incroyable que la Caisse d’Épargne ait vendu ces œuvres à Bordeaux sans préalablement se rapprocher du musée de Borda », à Dax. « J’ai acheté cette œuvre pour qu’elle soit vue par le pays dacquois et landais. Elle restera dans les Landes », assure le commissaire de l’exposition, fils de Philippe Blanc qui fut PDG du groupe Gascogne et de la DRT.

« L’Assemblade » et ses 3,22 mètres de long, a aussi été acquise par un Landais, anonyme. Lizal dont la fin de vie fut marquée par la tuberculose et l’alcool, « a transmis, dans ses grands formats, l’identité landaise. Voilà pourquoi nous étions tous vent debout quand on a vu partir ses œuvres à Bordeaux. D’une condition modeste, il a toujours été aidé par la Ville et des mécènes dont un de mes aïeuls, Georges Bergès, lui-même peintre et conservateur du musée Bonnat, à Bayonne », explique Béatrice Prieur, docteur en histoire de l’art et experte en objet d’art qui participe à l’événement. Au côté des œuvres, des objets d’époque seront aussi exposés, comme des cruches authentiques produites à Cagnotte, village landais peint par Lizal.

Du 22 octobre au 10 novembre Galerie Dom’Art – 44 rue Neuve -Dax. Entrée libre.