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Transition énergétique – Total Energies mise sur le durable dans les Landes

Du photovoltaïque flottant dans d’anciennes carrières à Pontonx-sur-l’Adour, un nouveau méthaniseur à Bretagne-de-Marsan… Le groupe aux 28 stations essence locales, investit dans les Landes côté transition énergétique.

Total Energies

Le projet MéthAdour en chantier à Bretagne-de-Marsan Le projet MéthAdour en chantier à Bretagne-de-Marsan © Perivision

Déjà plusieurs années que Total Energies est présent dans les Landes sur le biogaz, avec son premier méthaniseur landais à Bénesse-Maremne, BioGascohna, racheté au groupe lot-et-garonnais Fonroche Biogaz en 2021. « Les méthaniseurs territoriaux de Total Energies sont complémentaires des méthaniseurs agricoles, avec une typologie d’intrants différents, notamment issus de l’industrie agroalimentaire que n’utilisent pas les agriculteurs », fait valoir Jean-Paul Riquet, directeur régional Nouvelle-Aquitaine chez Total Energies. Il peut aussi y entrer des déchets d’abattoir, ce qui a beaucoup servi en période de grippe aviaire. BioGasconha traite aujourd’hui 140 kilotonnes (kt) de déchets par an via une centaine d’agriculteurs partenaires sur un périmètre de 30 km, afin de produire 110 gigawattheure (GWh) de biogaz par an et 133 kt de digestat (fertilisant), selon lui.

Du fertilisant en bio

Un nouveau méthaniseur de plus petite taille dont la construction a commencé au printemps 2024 après 11 ans d’études pour faire atterrir le projet, va être mis en service en fin d’année 2025 ou début 2026 à Bretagne-de-Marsan. En lien avec Aquitaine Légumes Surgelés (Saint-Sever) et 25 agriculteurs impliqués pour la fourniture des intrants, MéthAdour (15 à 20 millions d’euros d’investissement) traitera 36 kt de déchets pour une production de biométhane de 27 GWh à base de déchets de maïs doux (40 %), de lisier (30 %), de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE, 10 %), et 20 % d’autres déchets végétaux, soit « l’équivalent de la consommation annuelle de gaz de près de 15 % de l’agglomération du Marsan ». « Ça va être la première de nos unités qui va avoir un digestat avec statut de produit, c’est-à-dire qu’il sera considéré comme un fertilisant pouvant être utilisé en agriculture biologique », selon Jean-Paul Riquet. 10 % du capital de MéthAdour est, par ailleurs, ouvert au monde agricole, « un modèle qui permet de partager la valeur, ça fait partie de l’ancrage territorial et de l’acceptabilité du projet », ajoute-t-il alors qu’actuellement, le marché du biogaz est très fragmenté, avec 80 % de méthaniseurs agricoles, et que les grands énergéticiens comme Total ou Engie, s’y engouffrent dans tout l’Hexagone, au grand dam de certains agriculteurs qui voient peu à peu une manne leur échapper.

Pas d’autres projets pour l’instant dans le sud de Nouvelle-Aquitaine pour le géant pétrolier qui vient d’inaugurer sa dixième unité de méthanisation en Normandie, « l’objectif est plutôt d’atteindre la pleine capacité et le meilleur rendement » de ces installations.

Solaire « en forêt abîmée »

Dans les Landes, pas de projet éolien non plus pour le groupe, du fait des zones militaires. En revanche, Total Energies Renouvelables France investit dans le photovoltaïque, comme avec le projet Néela sur la communauté de communes Landes d’Armagnac sur six communes (Cachen, Saint-Justin, Vielle-Soubiran, Herré, Saint-Gor et Baudignan) et un « actionnariat original » avec Total et la start-up montpelliéraine Incidences (d’anciens d’EDF Renouvelables) à 37,7 % chacune, le fonds durable Terra Energies, le syndicat mixte Enerlandes et la communauté de communes qui a prévu de l’autoconsommation collective avec ce projet à 89 millions d’euros qui pourrait aboutir en 2028, sur une « centaine d’hectares de forêts abîmées notamment par la tempête Klaus », selon le directeur régional.

Autre projet, en photovoltaïque flottant cette fois, à Pontonx-sur-l’Adour sur les anciennes carrières du groupe Daniel. Sur un premier lac qui serait couvert à 28 % de panneaux solaires d’ici 2026, l’objectif est de monter une centrale de moins de 7 MW, soit la consommation hors chauffage de 4 800 habitants. Un autre projet de plus grande envergure sur un autre lac en train d’être remis en état par le groupe Daniel, se profile pour une mise en service en 2027.

Total est également en prospection dans le département pour de l’agrivoltaïsme, via la loi relative à l’accélération de la production des énergies renouvelables (Aper).