Entre 2004 et 2017, la facture énergétique des Landes a augmenté de 68 % pour atteindre 1,464 milliard d’euros. À consommation constante, et si rien n’est entrepris d’ici là, elle augmentera encore de 56 % d’ici 2030.
Une prédiction que le conseil départemental, l’État et l’Ademe (Agence de la maîtrise de l’énergie) entendent bien déjouer. Depuis fin 2019, les trois structures travaillent ensemble à l’élaboration d’une stratégie départementale de transition énergétique.
Présentée à l’occasion du premier forum landais de la transition énergétique, à Sabres, le 26 novembre dernier, la stratégie départementale fixe des objectifs ambitieux : réduire la consommation énergétique du territoire de 25 % et couvrir les besoins par des énergies renouvelables à hauteur de 84 % en 2030. Le but ultime est d’atteindre l’autonomie énergétique en 2033.
Pour obtenir de tels résultats, l’ensemble des acteurs du territoire (collectivités, chambres consulaires, BTP, industries…) ont été associés à la démarche et tous les secteurs seront mis à contribution. « La transition énergétique est une nécessité pour atténuer le changement climatique et s’y adapter, insiste la préfète, Cécile Bigot-Dekeyzer. C’est aussi une opportunité pour les collectivités, les entreprises et les ménages de faire des économies. »
5,3 MILLIARDS D’EUROS D’INVESTISSEMENT
Si des actions en faveur des déplacements doux seront menées, la réduction des consommations d’énergie passera essentiellement par la rénovation énergétique des bâtiments. Chaque année jusqu’en 2030, 9 000 maisons et 2 700 logements collectifs seront ainsi réhabilités tandis que 2 200 locaux professionnels et 200 sites industriels feront l’objet de travaux d’amélioration de leur performance énergétique. Sur la période, cela représente un investissement de 2,3 milliards d’euros. Mais plus que la dépense, Xavier Fortinon, président du conseil départemental, voit les bénéfices de cet effort financier. « Outre la réduction de la facture énergétique des ménages et des entreprises, ce sont 40 000 emplois qui seront générés dans le bâtiment », affirme-t-il.
La réduction des consommations d’énergie passera essentiellement par la rénovation énergétique des bâtiments
Du côté des énergies renouvelables, le département ne part pas de rien. Actuellement, elles couvrent déjà 39 % des besoins. « Avec son réseau de chaudières à bois pour le chauffage des collèges et le développement du photovoltaïque sur les toitures des collectivités locales via la société d’économie mixte Énerlandes, le conseil départemental est précurseur. » Mais il s’agit d’amplifier le mouvement. Trois milliards d’euros devront être injectés pour augmenter la surface de photovoltaïque sur les bâtiments et les parkings, multiplier par 1,7 la production de chaleur renouvelable (géothermie, biogaz, récupération de chaleur, solaire thermique) et expérimenter l’agrivoltaïsme. L’investissement global peut paraître conséquent. « Mais l’État mobilisera tous les outils qui existent, notamment les soutiens financiers, pour accompagner les porteurs de projets», assure Cécile Bigot-Dekeyzer.