The Family Van : aventures nomades et durables

C’est tendance depuis les confinements : partir sur la route en van aménagé, un véhicule plus petit et plus facile à conduire que le camping-car. La nouveauté c’est qu’en mars 2023 on pourra le faire à bord d’un van 100 % électrique au départ de Dax. « On a choisi d’installer l’agence dans les Landes parce que, petits, c’était notre lieu de vacances et c’est aussi la zone géographique la mieux située en France pour les road trips surf. Tous les Hollandais, les Belges… partent d’ici vers l’Espagne, le Portugal ou les Pyrénées. Et puis, Dax est desservie par le TGV Bordeaux, Paris », explique Kévin Dolhen, l’un des deux cofondateurs de The Family Van, tout juste rentré d’un long périple.

© Bernard Dugros

PRENDRE LE TEMPS DE VOIR LE MONDE

Après un voyage de 5 000 km pour tester le van électrique en grandeur nature, Kevin Dolhen est soulagé et heureux : « C’est hyper concluant ! J’ai essayé les deux formats. Soit, je roule vite et il y a forcément une grosse déperdition comme pour une voiture classique. Mais la plupart des autoroutes sont équipées de chargeurs rapides. Soit, je roule modérément et je profite des petites routes. C’est le but quand on décide de choisir ce mode de transport. » Il préconise bien sûr le slow travel pour voyager plus lentement, profiter des paysages et des sites à visiter, diminuer son empreinte carbone et même économiser.

Le globe-trotter précise qu’il a parcouru 1 200 km sans payer de recharge, en stationnant dans des campings où l’on peut le faire gratuitement. « Rouler sans faire d’étape n’aurait aucun intérêt. Et puis, c’est plus économique qu’une voiture. » D’autant plus que les véhicules seront équipés d’une carte de recharge Chargemap avec l’application qui recense et cartographie les bornes de recharge en Europe.

SEPT VANS ÉLECTRIQUES

Dès le mois de mars, The Family Van proposera sept vans électriques à la location, autour de trois offres de voyage : en groupe pendant une semaine accompagné d’un guide, en solo ou pour un séjour sur mesure. « La pierre angulaire du projet c’est le voyage de groupe. On a conçu un surf camp itinérant pour aller de plage en plage et faire toutes sortes d’activités encadrées par un guide certifié, Antoine, qui est aussi notre prof de surf », précise Kévin.

Un beau challenge dans lequel les deux frères Dolhen – Mathieu, 31 ans et Kévin, 29 ans – se sont lancés en créant leur entreprise, en janvier 2021. « On était convaincu qu’il fallait choisir l’électrique, d’abord pour l’aspect écologique et puis ce principe de van aménagé électrique n’existe pas encore en France », explique Kévin.

UN NOUVEAU CONCEPT DE COLO

L’idée a germé lors de vacances à l’UCPA. Comment donner plus de liberté aux gens qui séjournent en surf camp ? « On a grandi à Paris et on a toujours fait des colos sportives avec mon frère. On adorait ça. Rencontrer des gens qui viennent d’un peu partout, partager les mêmes passions. On a continué adultes et dans nos derniers surf camps, on cherchait une solution pour circuler et faire d’autres activités après le surf. »

À l’époque, Mathieu, contrôleur aérien dans l’Aviation légère de l’armée de terre à Dax, suit des cours du soir pour se reconvertir en développeur web. Kévin, diplômé d’une école de commerce, a déjà connu une première expérience entrepreneuriale en créant une plateforme de soutien scolaire lors de son stage de fin d’études, avant d’intégrer comme directeur marketing une start-up parisienne de cigarette électronique, Enovap. C’est là qu’il rencontre la communicante Noémie Afatsawo qui rejoint bientôt l’équipe, à 25 ans, tout comme l’amie de Mathieu, Marie Erragne, 31 ans, diplômée en communication qui complète, quelques mois plus tard, ce quatuor aux expertises complémentaires. Mathieu gère le web et le digital, Noémie et Marie la communication, Kévin le commercial et l’administratif.

L’AVENTURE ENTREPRENEURIALE

Commence ainsi l’aventure avec la création d’une Société par actions simplifiée (SAS). Un vrai parcours du combattant qui n’effraie pas les deux frères. Méthodiquement, ils débutent l’étude de marché par un questionnaire qu’ils diffusent aux amis, sur les réseaux, à leurs écoles et obtiennent 600 réponses dont une majorité sont positives et les encouragent à persévérer. Avec ces données, les deux jeunes entrepreneurs élaborent un prévisionnel. « On a eu la chance d’être accompagnés par le directeur financier d’Enovap. Ça nous a beaucoup aidés parce qu’on s’est rendu compte, qu’entre l’apprentissage et la pratique, il y a un monde ! Et ce n’est pas simple d’aller démarcher les banques. »

Marie Erragne,Noémie Afatsawo, Mathieu et Kévin Dolhen, un quatuor aux expertises complémentaires © Bernard Dugros

LES RÉSEAUX DE FINANCEMENT

Décidés, les deux entrepreneurs parviennent à lever les fonds nécessaires. Ils engagent chacun 7 500 euros et obtiennent 10 000 euros de prêts entre la BPI et Initiative Landes. Leur crédit-bail est accepté et la BNP leur fait confiance. S’ils peuvent enfin passer commande des vans aménagés, ils ont besoin d’autres financements. Le coût des véhicules et de l’aménagement s’élève à 380 000 euros, malgré le tarif préférentiel de 28 000 euros sur chaque van (au lieu de 38 000 euros) concédé par Citröen-Stellantis. Ils réunissent en prime 14 000 euros, entre la campagne de crowdfunding (5 000 euros), les subventions de la région Nouvelle-Aquitaine (6 000 euros) et de l’incubateur Pulseo, à Dax (3 000 euros) dont ils remportent l’appel à projets innovants, le 6 octobre dernier.

« C’est pour nous une grande fierté et un véritable soutien car au-delà du Prix, nous allons bénéficier de bureaux gratuits pendant trois ans, de places de parking et de bornes de recharge pour nos vans. »

Aujourd’hui The Family Van prend son envol, portée par l’enthousiasme de quatre jeunes aventuriers dont le moteur est indiscutablement la passion.