Couverture du journal du 01/05/2025 Le nouveau magazine

SURF : les vagues, espace de liberté ?

Docteur en géographie sociale et culturelle à l’Université de Bordeaux, Ludovic Falaix est un spécialiste du surf. Auteur d’une thèse sur les résistances et les contestations des surfeurs face à l’institutionnalisation des territoires de pratique, il nous délivre son point de vue sur le développement des écoles de surf.

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La Vie Economique : Quel est l’état des lieux du partage des vagues ? Quelles populations à l’eau ?

Ludovic Falaix : « Je répondrai par le prisme de la saisonnalité avec d’une part le surf estival et, d’autre part, le surf hivernal. Depuis plusieurs années, on assiste à une vraie démocratisation de la pratique en été avec un public de plus en plus hétérogène, des enfants aux retraités. Malgré ce développement, les conflits restent anecdotiques parce que la cohabitation est acceptée par tous. En revanche, l’hiver, c’est un autre public composé de surfeurs aguerris dont la plupart vivent ici, à l’année, et pour lesquels le surf est un mode de vie parfois accompagné de sacrifices et de concessions. »

Ludovic Falaix © D. R.

LVE : Quel regard portez-vous sur l’administration et la réglementation de la pratique du surf ? Comment est organisée cette addition d’individualismes ?

L.F. : « Dans les années 90, les collectivités se sont emparées de l’image du surf pour construire la théâtralisation d’une destination touristique alors que jusque-là les surfeurs étaient plutôt considérés comme une population marginale. Le surf est une ressource territoriale générant de l’attractivité touristique et du développement économique. En parallèle, les marques de surf ont eu un intérêt à promouvoir la démocratisation de la pratique pour renforcer les niches de clients potentiels et com…