Si elle a aujourd’hui son siège à Hastingues, c’est à Saint-Pierre-d’Irube (Pyrénées-Atlantiques) que l’entreprise Patatam a été créée en 2013. Inspiré par la plateforme de revente de mode Thred Up qu’il a découverte aux États-Unis, Éric Gagnaire, développeur web, propose à deux amis, Mariève et Mathieu Bidart, de développer un concept similaire en France. L’idée les emballe immédiatement. « À l’époque, Mariève faisait beaucoup de vide-poussettes, alors nous nous sommes spécialisés dans les vêtements pour enfants», explique Éric Gagnaire.
Patatam récupère des pièces de seconde main, les trie avec attention et ne propose sur son site internet que celles en parfait état. Le concept rencontre un tel succès auprès des jeunes parents qu’en quatre ans, l’entreprise parvient à réaliser trois levées de fonds pour un total de 4 millions d’euros, afin d’accompagner son développement. Elle se déploie ainsi en Europe et ouvre même des magasins physiques à son nom.
VIRAGE À 180 DEGRÉS
Mais en réalité, Patatam est à la peine. La croissance de la plateforme Vinted lui fait de l’ombre. « On n’avait pas les moyens de suivre. Les coûts marketing étaient exorbitants. On voyait qu’on allait dans le mur. » Pourtant, Éric Gagnaire reste persuadé de la pertinence du marché de la seconde main, dans tous les pans de la consommation. Alors, fin 2019, il décide d’engager un virage à 180 degrés. « Nous avons fait le choix stratégique de ne plus exister en tant que marque, mais de devenir des prestataires et logisticiens de la seconde main, en mettant notre savoir-faire à disposition des retailers. »

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Il se rapproche d’Auchan pour lui proposer d’ouvrir des corners de vêtements d’occasion dans ses magasins. Le groupe est emballé et dès février 2020, cinq magasins de l’enseigne proposent des rayons de seconde main. Si en interne, le changement de cap est bien compris, encore faut-il convaincre les actionnaires. « On prenait le contre-pied de tout ce qui se faisait à l’époque ! Il a fallu être persuasif pour convaincre tout le monde. » Si les deux complices des débuts décident de ne pas poursuivre l’aventure, une nouvelle levée de fonds de 7 millions d’euros prouve l’intérêt des investisseurs pour le projet. Rudy Secundino, alors directeur administratif et financier de l’entreprise, s’engage aux côtés d’Éric Gagnaire en tant qu’associé. Et en quelques mois, le concept explose.
ROBOTISATION DE LA LOGISTIQUE
Pour gagner en productivité, Patatam a engagé la robotisation de son entrepôt d’Hastingues. Pour remplacer sa technologie actuelle…