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Maremne-Adour-Côte-Sud : vote serré pour la LGV

La communauté de communes Maremne-Adour-Côte-Sud a voté, à une courte majorité d’une voix, sa participation financière de 10 millions d’euros au projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Dax.

LGV

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Le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, s’était déplacé pour convaincre les élus de la communauté de communes Maremne-Adour-Côte-Sud (Macs) du bien-fondé du prolongement de la LGV entre Bordeaux et Dax, en amont du conseil communautaire du 3 février dernier. À l’ordre du jour de la réunion de la collectivité qui, au départ, n’était pas sollicitée dans le cadre du financement du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) portant sur deux lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse et Bordeaux et Dax : sa participation à hauteur de 10 millions d’euros. « Soit 2,50 euros par habitant sur 40 ans qui nous permettent d’être pleinement associés à la gouvernance de ce projet et d’avoir la voix au chapitre sur les négociations à venir sur le futur tronçon Dax-Hendaye comme sur le raccordement de notre territoire de manière plus opérationnelle à la gare de Dax », rappelle Pierre Froustey, président de Macs. Fervent défenseur du projet, il s’emploie à rappeler tout l’intérêt de cette nouvelle ligne qui mettrait Toulouse à 2 heures de Saint-Vincent-de-Tyrosse, contre 4 heures actuellement, et de « dédier la voie existante au transport du quotidien et au ferroutage afin de libérer l’A63 d’une partie des 10 000 camions qui l’encombrent aujourd’hui et en font l’axe le plus pollué de Nouvelle-Aquitaine ».

UNE VOIX POUR LA LGV

Le résultat serré du vote final (20 pour, 19 contre, 18 abstentions) reflète néanmoins les réticences d’une partie des élus du territoire. Ils ont tour à tour égrené leurs doutes sur le succès du fret ferroviaire, leurs inquiétudes sur la pression foncière liée aux afflux de populations, souligné un financement trop important, ou se sont interrogés sur son évolution en fonction des augmentations éventuelles du coût de l’opération pilotée par l’État, ou encore regretté la création de deux nouvelles taxes par l’État pesant sur les ménages et les entreprises du territoire. Sans compter les dégâts environnementaux éventuels du futur tracé entre Dax et Hendaye qui ne fait pas encore l’objet d’une déclaration d’utilité publique.

« Sur le tracé initial de Réseau ferré de France (RFF), il y a 12 ans, rappelle Jean-François Moné, maire de Bénesse-Maremne, sur 4 kilomètres, dans ma commune, ce sont 14 maisons détruites, 37 hectares de terres forestières et agricoles consommées, un échangeur d’une largeur supérieure à 50 mètres, des raccordements routiers, quatre ponts de 8 mètres de haut… » Et le débat, jugé par certains trop contraint dans les délais imposés, ne fait que commencer.

LE BUDGET 4 MILLIARDS D’EUROS EN QUESTION

Le projet de lignes à grande vitesse sur Bordeaux-Toulouse, puis Bordeaux-Dax, relancé par l’État en juillet 2021, est estimé à 14,3 milliards d’euros, dont 4 milliards d’euros pour la branche entre Bordeaux et Dax. Son financement devrait être assuré à hauteur de 40 % par l’État, 20 % par l’Europe et 40 % par les collectivités locales en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Dans les Landes, trois collectivités étaient à l’origine sollicitées, à hauteur de 98,6 millions d’euros pour le Département des Landes, 21,7 millions d’euros pour Mont-de-Marsan Agglomération qui ont voté pour et 32,6 millions d’euros pour l’Agglomération du Grand-Dax qui a initialement voté contre, souhaitant que les autres intercommunalités landaises qui bénéficieront de la LGV, participent également. Dans un communiqué du 9 février, Julien Dubois, président du Grand-Dax salue la décision de Maremne-Adour-Côte-Sud et annonce qu’il proposera au conseil communautaire du 16 février, une participation du territoire à hauteur de 22,6 millions d’euros.