C’était la maison de famille de ses grands-parents qui ont vécu ici, à Campet-et-Lamolère, près de Mont-de-Marsan. Son père en a hérité pour y vivre à sa retraite et à son décès, sa mère s’est occupée des lieux pendant une quinzaine d’années. Alors quand elle lui a demandé de l’aide, Gonzague de Pins a sauté sur l’opportunité. « Nous avions envie de quitter Paris à ce moment-là, de changer de métier, dans une période de fin de cycle. Après un grand voyage en Nouvelle-Zélande pour nous aérer et faire de la randonnée, c’est alors tombé sous le sens de s’installer à Campet et faire quelque chose de cet endroit formidable », relate Bérénice de Pins. Pour professionnaliser l’activité du lieu, jusqu’alors en location de particulier à particulier pour des séjours vacances et quelques mariages, et qu’elle soit plus rentable, le couple qui s’installe en plein Covid dans les Landes, crée une société. Une histoire familiale avec la maman et les quatre frères et sœurs en actionnaires, Gonzague et Bérénice de Pins au pilotage au quotidien.
« UN RÊVE ET UN DEVOIR »
De cet endroit aimé de vacances, le jeune homme qui a grandi entre Bordeaux, Angoulême, Lille, Londres puis Paris, va faire son activité professionnelle. Architecte spécialisé en rénovation (qui devrait bientôt reprendre son métier à mi-temps), bricoleur et passionné de paysagisme, il réalise là « son rêve et son devoir » de garder le château dans la famille. « Quand on s’est rencontré, j’ai compris que Campet serait, un jour, un passage obligé », souligne son épouse parisienne d’origine savoyarde, tombée amoureuse des lieux à sa première venue en 2018 : « Ce sont des endroits anachroniques par rapport à l’ère moderne et l’envie était là d’en faire profiter du monde. » Ex-journaliste pour enfants, cette mère de deux bambins de deux ans et trois mois, s’est totalement acclimatée à cette « région hyper belle à deux pas de la plage, de la montagne et de Bordeaux », louant « une qualité de vie incroyable ici ».
200 000 euros ont été investis à la reprise pour agrandir la salle de réception, l’Orangerie, de 90 à 200 m², créer des sanitaires avec assainissement et un dortoir, rénover la Villa… Et chaque année, environ 20 000 euros de travaux intérieurs et extérieurs sont généralement prévus, entre réfection de pelouse ou de chambres, plomberie, électricité dans ce château qui a connu la vie féodale, les guerres de Religion, un grand incendie en 1570, les bals de la Renaissance et l’occupation nazie.
RÉSERVATIONS BIEN REMPLIES JUSQU’À FIN 2025
Dans le quotidien, lui s’occupe des travaux, des réparations, elle des réservations, des clients et de l’administratif, aidés par une équipe extérieure pour l’entretien du parc, des maisons, du ménage et de la blanchisserie (45 couchages au total). C’est leur troisième saison à enchaîner principalement des mariages (via le réseau mariage.net et le bouche-à-oreille), en plus de séjours en gîte à l’année, anniversaires ou séminaires d’entreprises. L’activité saisonnière s’étend essentiellement de mai à octobre avec un calendrier de réservations déjà bien rempli jusqu’à fin 2025.
Maintenant que le rythme de croisière est atteint, de nouveaux projets fourmillent, notamment pour ouvrir le château et son parc à des événements culturels, comme peut-être bientôt ces représentations hors les murs actuellement en discussion avec le Théâtre de Gascogne.