Vieillir chez soi, c’est le souhait de 92 % des Français selon une étude IFOP/Arpavie 2022. Pourtant, malgré les aides à domicile, la perte d’autonomie ou les coûts élevés des services rendent parfois cette option difficile à concrétiser. Dans ce contexte, la résidence autonomie se positionne comme une alternative. Elle permet aux seniors encore autonomes de vivre chez eux dans un environnement sécurisé et de préserver leur indépendance. « On est chez soi dans un appartement adapté où l’on peut se faire à manger, mais si l’on veut bénéficier du portage de repas, de la blanchisserie et surtout de l’accompagnement social, tout est à disposition », explique Jérôme Baylac-Domengetroy, président de la communauté de communes du Pays morcenais. C’est dans cette logique que la collectivité, appuyée par le Département des Landes, a développé un projet de résidence autonomie publique en centre-ville de Morcenx-la-Nouvelle.
Concilier patrimoine et service à la communauté
Le site de la maison Saint-Jours, bâtiment emblématique situé en plein centre-ville, a été retenu pour ce projet dont les travaux ont débuté en août dernier. Propriété communale depuis 20 ans, cette demeure remarquable, signée de l’architecte dacquois Albert Pomade, avait nourri plusieurs ambitions : accueillir la mairie, une salle de mariages ou encore la maison des associations. Mais les coûts élevés de réhabilitation avaient jusqu’alors empêché leur réalisation. « La commune a donc cédé la propriété à Eneal au prix où elle l’avait acquise pour favoriser l’implantation de la résidence. Une manière de faire revivre ce patrimoine et de créer un équipement utile », indique l’élu.
Confié au bailleur social Eneal du groupe Action Logement, le projet représente un investissement de 4,5 millions d’euros TTC, dont 2,9 millions d’euros HT pour les travaux. Le Département des Landes soutient l’initiative à hauteur de 220 000 euros. Gérée par le Centre intercommunal d’action sociale (CIAS), la résidence proposera des loyers mensuels accessibles, estimés autour de 1 200 euros incluant les services collectifs (portage de repas, blanchisserie) et un accompagnement social avec un agent dédié pour suivre le parcours des résidents. La sélection des dossiers s’effectuera en priorité sur la base des revenus les plus modestes.
La maison Saint-Jours, bientôt rénovée en préservant son architecture d’origine © CIAS – Pays morcenais
Autonome dans un lieu collectif
Sur cette parcelle avoisinant les 5 000 m², la propriété accueillera un complexe de 20 logements T1 bis de 36 m², éligibles à l’aide sociale pour répondre aux besoins de tous les publics. Ces logements, composés d’une pièce à vivre avec cuisine/salon, chambre, salle de bain et balcon, seront intégrés dans un bâtiment collectif en R+1, situé dans le prolongement de la maison Saint-Jours. Cette dernière sera restaurée pour abriter, en rez-de-chaussée, les bureaux du CIAS, tandis que l’étage sera réservé aux espaces collectifs. Conçu par le cabinet d’architectes Thomas Bellocq, l’aménagement s’applique à préserver le caractère historique du lieu tout en créant des espaces fonctionnels et conviviaux comprenant une cuisine pédagogique pour recevoir les familles, une bibliothèque pour des activités partagées et une grande terrasse pour des animations. Enfin, un pavillon attenant sera ouvert aux associations locales et aux animations. « Nous souhaitons que la résidence s’intègre pleinement à la vie du village, avec pourquoi pas, des auditions d’élèves de l’école de musique voisine, des animations dans le parc, sans compter l’accès facile au centre-ville et à ses commerces, reprend l’élu. L’idée est aussi de mutualiser les services sociaux et de favoriser les liens intergénérationnels. » Le CIAS, en charge d’une résidence sociale pour jeunes travailleurs, prévoit de développer des échanges entre générations, enrichissant ainsi la vie collective des résidents et du village.
Avec ce projet, le Pays morcenais confirme sa volonté d’innover pour ses aînés. La résidence autonomie vient ainsi compléter une offre territoriale déjà dense, entre le futur projet de résidence de répit à Arjuzanx porté par le Département et le pôle gériatrique du Pays des Sources, établissement public hospitalier pour personnes âgées dépendantes. Un modèle inspirant pour répondre aux défis du vieillissement dans les territoires.
