Il n’a pas rencontré Stéphane Bern mais cela ne l’agace pas que l’on puisse le comparer à lui. Tant mieux si une personnalité qui ne soit pas un barbon peut contribuer à médiatiser sa passion pour la valorisation et la protection du patrimoine. À 32 ans, Kévin Laussu sait que ses centres d’intérêt ne sont généralement pas ceux des gens de son âge, mais il n’en a cure. Infatigable, il collecte des archives d’architecture vouées à la destruction, guide des visites, écrit, continue de s’émerveiller devant les villas signées Pomade ou Prunetti, s’engage pour défendre des propriétés remarquables menacées par l’oubli ou les programmes immobiliers. Et toujours écrit, numérise, modélise en 3D, avec autant de minutie qu’il dessine à l’encre de Chine les détails de la maison de ses rêves. Celle qu’il imaginait déjà en s’ennuyant ferme dans une salle de classe du lycée Borda à Dax.
Le déclic
Né, selon ses propres termes, « dans un milieu modeste pas vraiment tourné vers la culture », il dit devoir sa vocation à une curiosité innée et à un déclic en CM1, lorsqu’il découvre des cartes postales en noir et blanc de sa commune de Castets. « J’ai été stupéfait car j’ai compris que la grande histoire n’était pas seulement dans les livres. Ces cartes montraient des paysages que je connaissais, et pourtant ne reconnaissais pas. C’est la première formation que j’ai eue à l’Histoire, à travers l’étude comparée. En faisant le jeu des s…