Couverture du journal du 04/03/2025 Le nouveau magazine

K-Hutes : les cabanes au fond du jardin

Après des années sur la Côte d’Azur comme soigneurs animaliers, Justine Nectoux et Hugo Rouby ont choisi Castaignos-Souslens, entre Amou et Hagetmau, pour créer leurs K-Hutes, des cabanes en bois haut de gamme au plus près de la nature.

K-Hutes

Deux des quatre cabanes, toutes « adult only », sont équipées de bain nordique chauffé au feu de bois. © K-Hutes

 

Ils ont travaillé chacun de leur côté dans des cliniques vétérinaires dans plusieurs régions de France. Et c’est sur la Côte d’Azur que les deux soigneurs animaliers se sont rencontrés, du côté d’Antibes. « On a eu l’idée de ce projet de cabanes là-bas, explique l’Auvergnat Hugo Rouby, on voulait vraiment monter notre affaire à nous, pour être indépendants, avec le besoin de retourner à des choses plus personnelles, d’avoir notre coin de verdure pour se ressourcer. »

VUE À 180 °C SUR LES PYRÉNÉES

L’aventure démarre en 2020-2021. Direction le Sud-Ouest car Justine a sa famille ici, entre une mère landaise et un père, Thierry Nectoux, qui avait transféré de Paris à Dax quelques années plus tôt les ateliers centenaires du même nom, spécialisés dans les comptoirs en zinc. « Je suis partie pendant 10 ans à Antibes, les allers-retours avec les Landes, c’est compliqué… J’avais envie de rentrer auprès de ma famille et retrouver la belle nature landaise », dit-elle.

« C’est une région qui cumule les atouts de proximité de l’océan, de la montagne, de paysages magnifiques à la campagne, et beaucoup de choses à faire en termes d’attractivité », relève son partenaire qui n’a pas dû se faire prier pour s’installer dans les Landes. « On est particulièrement amoureux de la Chalosse, avec ses paysages vallonnés et ses reliefs », avoue ce natif de Clermont-Ferrand et ses volcans : « Ça ressemble à chez nous, avec aussi des valeurs fortes du terroir, d’entraide, de solidarité, et un côté très humain. »

Le couple cherche un terrain à 40 minutes maximum de Dax. « Ce n’était pas prévu qu’on s’arrête voir ce terrain avec l’agence. Mais on a craqué sur cette nature avec vue à 180 °C sur les Pyrénées. La dame qui vendait ce terrain, notre voisine aujourd’hui, nous a beaucoup aidés. »

Sur ces 2,5 hectares avec prairies et forêts, le projet (pas loin 500 000 euros d’investissement par prêts bancaires) se met en place, avec l’aide d’Élodie Nectoux, la sœur architecte de Justine, des plans de construction jusqu’à la décoration intérieure.

K-Hutes

Justine Nectoux et Hugo Rouby avec leur fidèle Jack Russel © K-Hutes

AIDES AU PROJET ÉCOLOGIQUE

Dans cette commune de 400 habitants, « tout le monde nous a bien accueillis. On a aussi eu des aides avec la communauté de communes Coteaux et Vallées des Luys pour les nouveaux porteurs de projet, et de l’Ademe via Landes Attractivité et le Fonds de tourisme durable pour privilégier les projets écologiques. »

Car chez K-Hutes, on récupère l’eau de pluie, on assainit les eaux ménagères avec des filtres à broyat de bois, les toilettes sont sèches à récupération d’urine (fertilisant), avec revalorisation des selles et sciures de bois en compost pour le potager en permaculture, les contenants en verre et produits biodégradables sont privilégiés sur tout le site, etc. « L’impact zéro n’existe pas mais c’est un objectif pour nous dès le choix des matériaux de construction. On n’a pas réussi à aller jusqu’aux panneaux solaires par manque de budget mais ça viendra plus tard. »

Pas de jacuzzi ici : deux des quatre cabanes, toutes « adult only », sont équipées de bain nordique. « Pas question de mettre de spa en plastique chauffé à l’électricité ! On a choisi, pour un nouvel usage conforme à notre philosophie, des anciennes mangeoires à bestiaux en métal, qu’on chauffe au bois, avec les codes de l’hôtellerie de luxe. On préchauffe le bain deux heures avant que nos clients arrivent pour qu’ils n’aient rien à faire, cela demande un peu de logistique. »

Côté restauration, les planches apéritives et petits-déjeuners sont préparés avec des produits locaux, en circuit court : miel du maire du village, pain de la ferme Larricq à Bonnegarde, yaourts du couple à base de lait local, porc du Vieux-Bourg à Castel-Sarrazin, canards de la Palme du coin à Brassempouy, fromages de la chèvrerie de Pierre en Béarn voisin…

K-Hutes

PETITS SÉMINAIRES

Après une « bonne première année » depuis l’ouverture en mai 2023 avec « une clientèle locale de gens qui habitent à 10 minutes comme à deux heures de route à la ronde jusqu’à Bordeaux », le couple tente de développer, en parallèle, la location du domaine pour des événements d’entreprise et petits séminaires jusqu’à 10 personnes maximum en incluant leur maison. Début septembre, ils ont ainsi accueilli un voyage de presse pour le signe de qualité Label Rouge.

Tous deux rêvent aussi de bientôt trouver des chevaux en retraite pour repeupler la prairie comme avant. Pour l’instant, ils n’ont ici que leur Jack Russel qui les suit depuis une dizaine d’années, et six poules pondeuses de réforme : « On se freine un peu, mais on aimerait récupérer des animaux dont personne ne veut plus. On se refuse d’en acheter pour de l’ornement, il faut que ça ait du sens, dans un but de sauvetage. » Comme pour apporter encore de la biodiversité à cette nature sauvage faite de chevreuils, de lièvres et de rapaces.

K-Hutes

© K-Hutes