Les gigantesques incendies de Gironde de l’été 2022 sont encore très présents dans les mémoires. Nicolas Lafon, président de la DFCI Landes, a évoqué le traumatisme, le 7 août dernier, lors de la réception de cinq pick-up avec kit d’arrosage. Même constat pour Françoise Tahéri, préfète des Landes, qui a souligné « la mobilisation de l’État – plus 5,2 millions pour consolider les moyens du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours des Landes) et plus 2,6 millions pour la DFCI Aquitaine – pour défendre un écosystème remarquable, poumon vert mais également économique du département, avec l’utilisation du pin en ameublement et menuiserie, pellets, industrie chimique fine, industrie papetière et pépiniéristes. »
15 UNITÉS MOBILES DE SURVEILLANCE
90 % du massif forestier landais est privé. Les propriétaires forestiers ont une forte implication dans la prévention à travers leur cotisation à la DFCI et leurs actions au quotidien dans les 131 ASA (Associations syndicales autorisées) communales ou intercommunales. Les cinq pick-up (50 000 euros l’unité), financés par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, patrouilleront sur les territoires des ASA d’Herré-Losse-Estigarde, Sanguinet, Saugnacq-et-Muret, Soustons et de l’Union landaise. Des duos de bénévoles de la DFCI, en relation avec les maires, surveilleront le massif forestier et pourront ainsi, « sans prendre de risque », alerter les pompiers, utiliser leur kit d’arrosage pour éviter un départ ou une reprise, et surtout sensibiliser les personnes rencontrées et assurer une présence dissuasive lors des journées « à risque ». Dix autres pick-up jaune pétard seront livrés l’année prochaine ce qui portera à 15 le nombre d’unités de surveillance et de prévention mobiles.
95 % DES FEUX CAUSÉS PAR L’HOMME
« Depuis près de 70 ans, le système de prévention porté par les propriétaires et la DFCI, en complémentarité avec la lutte active menée par les Sdis, fonctionne, explique Benoît Bodennec, directeur de la DFCI Landes. « Mais, précise-t-il, les évolutions climatiques, démographiques et urbaines – la forêt n’est plus perçue comme un lieu de production, mais comme un lieu de loisirs – obligent à faire évoluer le modèle. »
Ainsi, aux missions historiques de la DFCI d’aménagement (22 000 km de pistes, 1 500 points d’eau) et d’information (95 % des départs de feu sont causés par l’homme), s’ajoute la surveillance des espaces forestiers. « Car, partage Nicolas Lafon, ce qui était exceptionnel va malheureusement devenir la norme. Il faut que nous nous tenions prêts. Même si l’été se déroule sans dégâts, 2022 ne restera pas une année isolée. »