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Il faut sauver la caille des Landes

Le groupe Urgasa a annoncé vouloir se désengager de l’entreprise Caillor, à Sarbazan. Cinquante-sept salariés et une quarantaine d’éleveurs sont concernés. La résistance s’organise pour sauver la caille des Landes.

Caille des Landes

© Shutterstock

Lundi 28 février, les responsables du groupe catalan Urgasa, propriétaire de la société Caillor depuis 2006, sont arrivés à Sarbazan. Dans le contexte d’influenza aviaire qui impose un vide sanitaire à la plupart des éleveurs, les salariés s’attendaient à ce qu’on leur notifie des mesures de chômage technique. Mais, à la surprise générale, c’est l’arrêt de la majorité des activités du site de Haute-Lande qui leur a été annoncé.

Créée en 1977, Caillor est la seule entreprise productrice de cailles dans le département. Ultra-spécialisée, elle occupe une position de leader français et européen dans la production et la commercialisation du petit volatile. Elle produit 20 millions de volailles (dont 17 millions de standards/certifiées et 3 millions sous label), 40 millions d’œufs et 3 750 tonnes de viande par an grâce à 70 bâtiments d’élevage.

UNE ASSOCIATION POUR POURSUIVRE LA PRODUCTION

Mais les épisodes d’influenza aviaire à répétition (quatre depuis 2016) semblent avoir fragilisé la structure. Selon les premières informations, le groupe Urgasa souhaite arrêter l’activité du couvoir et de l’abattoir et ne conserver que la partie dédiée à la sélection génétique et aux œufs de consommation.

Cinquante-sept des 77 salariés de l’entreprise devraient donc être licenciés, tandis qu’une quarantaine d’éleveurs se retrouvent sans débouché pour leur production.

Stopper la production reviendrait à anéantir 45 ans de travail de toute une filière

Après le choc initial, les éleveurs ont décidé de réagir. « Nous nous sommes regroupés en association, indique Michel Larrère, secrétaire général de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et producteur de cailles. Avec le soutien des salariés, nous voulons montrer à un éventuel repreneur notre motivation à poursuivre la production. »

Localement, la caille bénéficie d’un label rouge « Caille fermière des Landes », d’exploitations classées pour pouvoir les produire et d’un outil de transformation entièrement rénové en 2016. Stopper la production reviendrait à anéantir 45 ans de travail de toute une filière, sans espoir de la reconstruire par la suite.