Couverture du journal du 18/02/2025 Le nouveau magazine

Didier Gadou, l’élan du cœur

Après 40 ans à L’Élan Béarnais, l’ancien international de basket relève un nouveau challenge en intégrant le développement commercial de l’entreprise landaise FMS. Rencontre avec le septuple champion de France, aux 70 sélections en Bleu.

Didier Gadou

DIDIER GADOU © Patxi Beltzaiz - Hans Lucas

Didier Gadou nous accueille aux entrepôts logistiques de FaCylities Multi-Services (FMS) à Hossegor d’une poignée de main franche et chaleureuse, glissant dans un discret sourire : « Oui, je suis grand ! » Le ton est donné. 2 mètres 02 d’authenticité. Direct et sans faux-semblant, le Landais, ancien joueur mythique du basket français, intronisé en 2019 au Hall of Fame tricolore (l’Académie de la Fédération française de basket), revient sur son parcours, acceptant d’évoquer sa nouvelle mission dans les Landes et de rouvrir quelques pages de sa carrière sportive.

Le sens du collectif

Partagé entre le Béarn et les Landes, Didier Gadou a rejoint en mars 2023 l’équipe de FMS, entreprise adaptée et solidaire implantée sur 11 sites du Sud-Ouest dont Saint-Geours-de-Maremne et Hossegor. À 59 ans, il se lance un nouveau défi : faire du pôle logistique, un pilier de FMS. « Il s’agit de pérenniser les lignes de production et de créer de l’emploi. J’y trouve un véritable sens. » En phase avec les valeurs « d’inclusivité, de résilience et d’esprit d’équipe » de FMS, il est heureux d’avoir intégré cette famille, animé, comme au basket, par le goût de la victoire. « Je crée un collectif, je mets en interaction des personnes dans un souci d’échange pour permettre à chacun d’avancer et d’atteindre son but », résume l’ancien capitaine de L’Élan Béarnais, qui mise sur le bien-être pour encourager le développement.
Sa rencontre avec Cyril Gayssot, cofondateur de FMS et partenaire de L’Élan Béarnais, l’a introduit dans le monde du handicap et de l’entreprise. Après son départ forcé du club repris par des Américains, l’ancien joueur alors directeur exécutif accepte une mission chez FMS2i dédiée au placement de travailleurs en situtation de handicap, avant d’être définitivement engagé au sein du département commercial.

Fidèle à ses valeurs

Didier Gadou tire donc un trait sur sa carrière sportive en 2021, non sans émotion. Il n’aura porté qu’un seul maillot tout au long de sa carrière et écrit ainsi l’une des plus belles histoires entre un basketteur et son club. « Je me suis construit avec des seuils de succès, de défaites, de gloire et de douleur », confie-t-il encore ému. Son aventure dans le basket débute dès l’enfance à Vieux-Boucau. Né à Dax dans une famille de rugbymen, le Landais est remarqué à 8 ans par Marc Darriné, un instituteur passionné de basket, et passe alors de la pala à main nue au ballon. À cette époque, avec ses frères Alain et Thierry, également grands et athlétiques, il endure quelques moqueries à l’école en raison de leur physique hors norme, une épreuve qui contribuera à forger son mental. « Arrivé à Orthez, j’ai découvert qu’il y avait d’autres personnes comme moi », se souvient-il encore. D’abord repéré par Patrick Beesley, alors directeur technique départemental, il est recruté à 15 ans par Pierre Seillant, dirigeant de l’Élan Béarnais. En 1981, il signe au club d’Orthez avec Alain et commence l’entraînement à l’emblématique salle de la Moutète, puis au Palais des sports de Pau. Le départ en Béarn sera pour l’adolescent un véritable déracinement. Prendre le train et s’éloigner de la maison lui arrachent parfois le cœur. « Heureusement, j’ai découvert une famille là-bas, mais ce n’était pas simple au début. Mon premier seuil de résilience », avoue-t-il. À 18 ans, il est sélectionné en équipe de France militaire et rejoint le bataillon de Joinville. Cette expérience lui révèle son potentiel. Ses heures passées à pêcher et à chasser à Linxe chez ses grands-parents ont affiné son sens de l’observation et développé ses facultés d’analyse des situations qui nourrissent ses tactiques de jeu. L’année suivante, il remporte la fameuse coupe Korać avec L’Élan Béarnais, dont il devient le joueur emblématique sous le maillot 10, clin d’œil à Platini. Capitaine dès 1991, il conduit le club à de nombreux succès, décrochant sept titres de champion de France et 70 sélections en équipe nationale. À 36 ans, après 20 ans de carrière, il passe de joueur à coach, puis entraîneur, président et enfin directeur exécutif des vert et blanc. Loyal, combatif et profondément humain, l’ancien capitaine en a gardé un sens aigu du défi et de la fidélité, une grande adaptabilité et cette envie irrépressible de gagner. Aujourd’hui, motivé par un nouveau challenge, le meneur de jeu a l’ambition de porter haut les couleurs de son entreprise de cœur, tournée comme lui vers le collectif pour écrire ensemble un nouveau chapitre de son histoire.

Didier Gadou

Le nouveau défi de Didier Gadou : faire du pôle logistique, un pilier de FMS. © Patxi Beltzaiz – Hans Lucas

En quelques mots

Le mot qui vous caractérise : Landais
Une date de votre carrière : septembre 1981, quand j’ai signé à Orthez
Un athlète du présent qui vous inspire : Léon Marchand
Un endroit où vous vous sentez bien : sur la dune face à l’océan
Votre devise : « Toquey se gaüses » (touche si tu oses), la devise d’Orthez !