Une maison d’une valeur de 477 000 euros vendue en moins de deux semaines. Dans le contexte actuel du marché immobilier, l’opération fait figure d’exploit. C’est pourtant ce qui est arrivé au bien « Le Parfait » situé à Boucau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Proposée sur la plateforme Blocshare, cette maison de 128 m² a été intégralement financée en moins de quinze jours grâce à l’immobilier fractionné. « Ce dispositif consiste à diviser le prix d’un bien en blocs d’un même montant, et à permettre à des investisseurs d’acheter le nombre de parts qu’ils souhaitent », explique Adrien Saby, cofondateur de la plateforme, avec Amaury Vurpillot.
Les co-investisseurs ne deviennent pas propriétaires du bien, mais détenteurs d’un contrat de partage de revenus futurs. Il leur garantit de percevoir chaque mois un pourcentage des loyers hors charges (au prorata de la fraction qu’ils ont acquise) et une partie de la plus-value potentielle lors de la revente du bien. C’est une petite révolution sur le marché de l’immobilier. Plus besoin de monter une SCI pour acheter un bien en commun, ni même de connaître ses co-investisseurs. Et plus besoin non plus de disposer de liquidités importantes pour diversifier son épargne. Blocshare démocratise l’investissement locatif en le rendant accessible dès 100 euros, soit le prix d’un bloc.
DÉMOCRATISATION DE L’IMMOBILIER LOCATIF
Forts de 12 ans d’expérience en immobilier résidentiel et commercial, Adrien Saby et Amaury Vurpillot ont lancé Blocshare (littéralement « partage de blocs ») en région parisienne en avril 2022, avec l’objectif de « permettre aux particuliers de bénéficier des performances de l’immobilier locatif, sans aucune contrainte. »
Et pour cause : à part placer leur argent, les investisseurs n’ont rien à faire. Blocshare gère toute l’opération, de l’achat à la revente du bien, en passant par la collecte des loyers et la distribution des revenus locatifs et des plus-values. Même s’inscrire sur la plateforme est une formalité. Il suffit d’être majeur, résident fiscal français et de présenter une pièce d’identité. En quelques minutes, après les vérifications automatiques effectuées, « les particuliers ont accès à nos projets disponibles et peuvent commencer à investir sur ceux de leur choix. »
ZONES À FORT POTENTIEL
Des projets, il n’y en a toutefois pas pléthore. Environ un par mois. Ce chiffre pourrait doubler l’année prochaine, mais « nous ne voulons pas entrer dans une logique de volume, afin de ne pas baisser en qualité, insiste Adrien Saby. Il en va de la confiance de nos clients et de la crédibilité de notre offre. » Grâce à un réseau de plus de 200 agents immobiliers partenaires et 300 marchands de biens, Blocshare a accès à de nombreuses opportunités. Mais la plateforme ne sélectionne que les biens présentant des perspectives de revenus attractifs, visant « des rentabilités de 5 à 10 %. »
Force est de constater que la région constitue un réservoir intéressant. Sur la dizaine de biens déjà financés par la plateforme, la moitié est située en Nouvelle-Aquitaine. « Nous sommes originaires du Sud-Ouest. Nous connaissons donc très bien le secteur et les zones à fort potentiel. » Les co-investisseurs du « Parfait », par exemple, ont empoché un bénéfice de 8,5 % en six mois. Financée en janvier dernier, la maison a été revendue fin juin avec une confortable plus-value, dont 90 % reviennent aux investisseurs, les 10 % restants allant à Blocshare.
Comme le bien « Le Parfait » situé à Boucau, la moitié des biens financés par Blocshare sont situés en Nouvelle-Aquitaine. © Blocshare
7 000 INSCRITS SUR LA PLATEFORME
Côté fiscalité, les premiers revenus perçus étant considérés comme un remboursement de leur mise de départ, les investisseurs ne commencent à être fiscalisés que lorsque le montant cumulé des revenus dépasse le montant de leur investissement initial (ce qui intervient généralement lors de la revente du bien). Seuls les gains sont alors imposés à hauteur de 30 % (flat tax). Par ailleurs, cet investissement n’étant pas considéré comme un investissement immobilier, il n’entre pas dans le calcul de l’Impôt sur la fortune immobilière.
La formule a déjà séduit 7 000 investisseurs inscrits sur Blocshare, de l’étudiant au retraité. « Deux catégories sont plus représentées : les jeunes actifs entre 35 et 45 ans, et les seniors entre 55 et 65 ans. Et de plus en plus de femmes, 35 à 40 % de notre clientèle, investissent sur notre plateforme. »
L’investissement moyen varie de 2 000 euros sur les projets de moyen terme à près de 4 000 euros sur ceux de moins de 12 mois. Et l’origine géographique des investisseurs est très influencée par la localisation du bien à la vente. « Les gens aiment investir près de chez eux. On l’a particulièrement vu sur le projet de Boucau. La majorité des investisseurs venaient de Nouvelle-Aquitaine. »
