D’ici 2027, un pôle aéronautique doit voir le jour au cœur de l’actuel aérodrome, situé entre Biscarrosse et Parentis-en-Born. Le concours d’architecte pour la conception du bâtiment sera lancé en fin d’année, avec une première pierre posée en 2026. Estimé à 6 millions d’euros et piloté par la communauté de communes des Grands Lacs, le projet s’inscrit dans une démarche de développement durable, avec pour objectif de créer une pépinière d’entreprises spécialisées dans l’aviation du futur.
Grâce à son foncier disponible, à sa situation géographique stratégique entre Bordeaux et Toulouse, deux pôles majeurs de l’aéronautique, et à son hydrobase, l’une des rares en France, ce pôle aéronautique espère attirer de nombreuses entreprises séduites par ces atouts. « Nous avons aussi à proximité une zone militaire avec la DGA Essais de missiles mais également la base aérienne de Cazaux et plusieurs entreprises et associations déjà implantées ici dans le domaine aéronautique », ajoute Marie-Françoise Nadau, vice-présidente de la communauté de communes des Grands lacs et maire de Parentis-en-Born.
Incubateur de start-up
Le projet ne cherche pas à rivaliser avec l’aéroport de Mérignac : « Il n’y aura pas de vols commerciaux », rassure Marie-Françoise Nadau. L’objectif est plutôt d’accueillir des entreprises axées sur des technologies nouvelles comme l’avion hybride, l’avion électrique, la production d’aéronefs à vocation militaire, de drones, etc. La zone dédiée s’étendra sur 1,5 hectare, avec une extension prévue de 30 hectares supplémentaires dans la zone artisanale située en face, le long de l’axe Parentis/Biscarrosse. Cette extension permettra d’accueillir éventuellement une usine de construction aéronautique sur un terrain de 18 000 m2 et une douzaine de hangars de 500 m² chacun, facilitant ainsi l’implantation des start-up. « Les entreprises pourront naître dans la pépinière, puis se développer sur les terrains adjacents. L’objectif est de structurer l’offre pour attirer des projets d’envergure », explique Françoise Douste, présidente de la communauté de communes. À ce jour, la collectivité annonce être en négociation avec « deux porteurs de projets d’envergure dont un dans le domaine des drones » et avoir fait appel à l’incubateur de start-up Bordeaux Technowest, pour accompagner le développement du pôle et la recherche d’entreprises.
Un écosystème économique
En plus de la pépinière d’entreprises, le site accueillera les services économiques des Grands Lacs et les partenaires économiques du territoire avec les différentes chambres consulaires et la Mission locale renforçant ainsi l’écosystème de soutien aux start-up et entreprises innovantes. Il prévoit encore des salles de formation et l’installation du centre technique communautaire. « Nous avons en charge la sécurité de l’aérodrome depuis 2007 et chaque matin, les services techniques vérifient l’état des pistes avant de pouvoir lancer le premier vol. Cette proximité est nécessaire », précise Françoise Douste. Le développement de la formation et la création d’emplois locaux font aussi partie des objectifs premiers. « Nous espérons attirer une école de maintenance aéronautique sur le site », confie Marie-Françoise Nadau, consciente de l’importance d’équilibrer emplois créés et formations locales pour maintenir les jeunes sur le territoire.
Dans la perspective d’accueillir l’aviation du futur, la communauté de communes veut équiper sa plateforme en immobilier d’entreprises et en nouveaux services. © CDC Grands Lacs
Des infrastructures adaptées
Le développement de ce pôle s’accompagnera d’une modernisation nécessaire des infrastructures de l’aérodrome. En effet, la piste en dur actuelle de 800 mètres sera allongée à 1 180 mètres d’ici 2025, pour accueillir des appareils plus lourds, notamment les avions hybrides et électriques. « Ces appareils nécessitent plus de longueur pour décoller et atterrir. Nous devons adapter nos infrastructures pour répondre à leurs besoins », précise Marie-Françoise Nadau.
Avec ce projet que Françoise Douste qualifie de « cohérent et réfléchi », le territoire mise sur l’avenir et l’innovation pour s’imposer comme un acteur clé de l’industrie aéronautique de demain, tout en créant un écosystème propice à l’emploi et au développement économique.
