En agriculture, la graine est au départ de tout. C’est de sa capacité à germer et à résister aux aléas (sécheresse, inondations, maladies, ravageurs) que dépend la récolte. Depuis son site de Peyrehorade, le groupe allemand Bayer propose aux agriculteurs des semences de maïs et de colza capables de surmonter ces difficultés.
Pour cela, l’unité qui emploie 200 salariés (auxquels viennent s’ajouter 270 saisonniers au moment de la récolte) repose sur trois activités. La première est la sélection variétale de maïs. Grâce à l’hybridation, elle permet de créer des variétés plus résilientes face à la pression des maladies, des ravageurs et des aléas climatiques. La deuxième est le contrôle qualité de pointe pour les semences de maïs et de colza produites pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique. La dernière est la production annuelle d’environ 32 000 tonnes de semences commerciales de maïs et de colza, vendues à 30 clients en Europe, dont 60 % en France.
TECHNOLOGIE ÉVOLUTIVE
L’usine est approvisionnée par un groupement de 80 agriculteurs multiplicateurs cultivant 6 000 hectares de maïs et 1 000 hectares de colza, principalement dans les Landes. À la récolte, de septembre à novembre, Bayer ne se contente pas de trier, nettoyer et tamiser les grains. Il les traite également.
« On veut que ça germe, quelles que soient les conditions », insiste Laurent Deroo, le directeur du site de Peyrehorade. Sur les lignes de production, les graines sont enrobées de produits phytosanitaires ou de composés de biocontrôle ou biostimulants d’origine naturelle.
« Ils visent à protéger la semence et à la rendre plus forte pour augmenter ses chances d’émerger. » Afin d’optimiser cette étape délicate, 11 millions d’euros ont été investis dans une nouvelle ligne d’enrobage qui a été inaugurée le 22 juin. « Cet outil est une première au niveau mondial pour le groupe, reprend Laurent Deroo. Non seulement il est plus doux avec les semences et garantit donc une meilleure levée. Mais en plus, il s’adapte aux obligations règlementaires et aux attentes sociétales. Grâce à lui, nous sommes capables de répondre aux besoins de demain, même si on ne les connaît pas encore ! »
SEMENCES INTELLIGENTES
Entièrement confinée afin d’assurer la sécurité des quatre opérateurs qui la manipulent, la machine enrobe 400 kg de semences à la minute, tout en étant extrêmement flexible. Elle passe facilement d’une production à l’autre : une aubaine pour un site qui traite 80 variétés de semences différentes. Toutes les 45 minutes environ, un changement de variété, de formules ou d’ensachage intervient. Entre chaque formulation, un cycle de lavage intégré se lance pour éviter tout mélange.
« Grâce à cet investissement, nous assurons un traitement de faveur à nos semences, affirme Yves Picquet, président de Bayer France. Nous les rendons plus intelligentes en leur permettant de se protéger elles-mêmes. Couplées aux autres solutions que nous développons en matière d’agriculture digitale et d’alternatives aux pesticides, elles permettent de diminuer l’impact de la production agricole sur l’environnement. Elles contribuent aussi aux performances exceptionnelles de la filière française, première exportatrice mondiale de semences et première productrice européenne. »