Si à Roland-Garros, les hospitalités VIP ont le don d’irriter les amateurs de tennis avec des loges souvent quasi-vides (y compris pour une demi-finale messieurs cette année), les partenariats Basket Landes attirent, eux, toujours plus de monde pour regarder les joueuses enflammer le parquet de l’Espace François-Mitterrand de Mont-de-Marsan. Dans l’enceinte aux désormais 2 200 abonnés sur une capacité de 2 500 places, ils étaient en moyenne, l’an passé, 450 partenaires et invités présents le soir des matchs en réception VIP.
1,6 MILLION D’APPORT
Durant l’intersaison, une quarantaine de nouveaux mécènes ont rejoint le réseau sportif qui compte aujourd’hui quelque 400 partenaires privés, représentant un apport global de 1,6 million d’euros sur un budget total de 3 millions d’euros environ (incluant la billetterie, les subventions et la boutique).
L’arrivée de la joueuse emblématique Céline Dumerc à Mont-de-Marsan en 2016 « avait déjà fait grimper le nombre de partenariats, idem avec les titres en Championnat de France en 2021, en Coupe de France en 2022 et 2023 », souligne Laetitia Hourcade, responsable commerciale de la structure, qui se rappelait récemment avec le vice-président Pierre Dartiguelongue, chargé du partenariat dès la création du club, que le budget dédié il y a 10 ans était de 530 000 euros HT.
La force de Basket Landes est d’avoir un taux d’érosion de ces échanges relativement faible d’une année sur l’autre. Majeurs, officiels, principaux ou de proximité, très locaux ou internationaux, il existe plusieurs types de partenaires, donnant, pour les plus petits, autour de 300 euros et jusqu’à 200 000 euros pour le plus gros. Même le centre de recrutement de l’armée de terre s’est rapproché du club pour avoir de la visibilité et sensibiliser les jeunes à ses formations.
PACKAGES SUR MESURE
« On propose aux entreprises des packages sur mesure en fonction des attentes et besoins, ça peut être uniquement de la visibilité ou de l’hospitalité avec billetterie VIP, ou un mix des deux », détaille Laetitia Hourcade. Coup d’envoi par une entreprise, jeux parrainés, bannières publicitaires, entraînements commentés avec Céline Dumerc et des joueuses (régulièrement sollicitées dans une proximité appréciée), retransmission des matchs d’Euroleague avec des dirigeants… Basket Landes organise aussi des événements partenariats extra-sportifs pour la mise en réseau, à base de petit-déjeuner, d’afterwork chez des membres du réseau, de session de bowling, etc. Au total une quinzaine de dates chaque année dans un esprit convivial pour « des rencontres de partenaires qui font leur propre business par cet intermédiaire ».
Julien Saubusse, gérant d’Agenda Diagnostic 40 à Mont-de-Marsan, participe, depuis 2017, aux matchs et réceptions, ainsi qu’à pas mal d’afterworks et petits-déjeuners. « Dans le milieu du sport, c’est moins formel et plus libre que dans d’autres réseaux d’entrepreneurs plus contraignants. Ça apporte de la visibilité à l’entreprise, on conclut parfois quelques contrats. Et ce n’est pas partout qu’on peut avoir accès à des joueuses professionnelles aussi facilement ! », ajoute ce basketteur au Real Chalossais, mécène de quelques milliers d’euros à Basket Landes cette année, qui préfère aujourd’hui le basket féminin au masculin « trop dans les individualités ». « Les dernières finales en Coupe de France ont été de grands moments ! »
À LA RECHERCHE DE GROS PARTENAIRES
« À nous de faire venir le maximum d’entreprises car quand ils y ont goûté, ils reviennent. On apporte du plaisir et de la relation entre entrepreneurs, il faut les choyer et leur renvoyer ce dont ils et elles ont besoin, j’en fais un point d’honneur », insiste Gilles Chauby, vice-président de Basket Landes en charge du sponsoring et des partenariats, grand partenaire du club depuis six ans, d’abord avec sa société AAA (Assistance aéronautique et aérospatiale), puis avec sa holding GC Participation, présente sur le maillot des joueuses.
Alors qu’une nouvelle direction a été mise en place récemment avec Audrey Lacroix, avocate et présidente accompagnée de Marie-Laure Lafargue, directrice générale, une commission sponsoring a été créée autour de sept dirigeants et chefs d’entreprise de secteurs différents, pour trouver de nouvelles idées. Objectif ? Augmenter le budget à 3,5 millions d’euros pour rester dans les meilleurs clubs et jouer une Coupe d’Europe chaque année, selon lui. « Actuellement, on enregistre une progression de 100 000 euros par an, il faudrait 200 000 ou 300 000 euros. On cherche donc deux ou trois gros partenaires supplémentaires, pour les faire signer sur plusieurs années », précise Gilles Chauby, souhaitant « être un peu plus musclé pour l’avenir… On était le Petit Poucet de la grande Coupe d’Europe, mais on est un Petit Poucet regardé de près. »