Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Agrolandes s’étoffe

Avec 1 440 m² de plancher en plus par la construction en cours de l’Agrocampus II à l’impact carbone limité et l’installation de nouvelles entreprises sur le site de Haut-Mauco, Agrolandes devrait voir, d’ici le printemps prochain, ses effectifs passer de 50 à plus de 200 personnes.

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Au premier plan, Hervé Noyon (Agrolandes), Xavier Fortinon (Conseil départemental) et Olivier Martinez (Satel) © J. D.

Technopôle départemental d’innovation dédié à l’agriculture et l’agroalimentaire, l’écosystème Agrolandes, bâti sur un réseau de 30 sociétés du secteur, se veut aussi « un connecteur de projets innovants, au service des entreprises et du territoire ». Sur 12 champs d’action (agriculture numérique, ferme du futur, biocontrôle et biosécurité…), 32 projets partagés sont actuellement développés, entre technologies de nettoyage et désinfection, répulsifs biosourcés, ou valorisation de coproduits. Une façon de « créer des liens entre acteurs publics et privés qui font le développement économique », a relevé Xavier Fortinon, président du conseil départemental, lors de la visite de chantier.

BÉTON BAS CARBONE ET PIN MARITIME

Pour accompagner ces projets innovants, l’Agrocampus, inauguré il y a cinq ans, a créé une pépinière et un hôtel d’entreprises. Et au printemps 2025, lui sera adossé l’Agrocampus II, en construction depuis mars dernier, pour quatre nouveaux plateaux de bureaux en R+1 répartis en deux bâtiments distincts réunis par une circulation verticale commune. Y seront hébergés le siège de la Fédération des CUMA 640 (coopératives d’utilisation de matériel agricole) sur 360 m² et celui de l’Institution Adour sur 720 m², qui tous deux délaisseront alors leurs actuels bureaux vétustes à Mont-de-Marsan. En parallèle, deux bâtiments ouvrent leurs portes ces jours-ci sur la zone d’activités de Haut-Mauco, avec le siège de Cerfrance Adour Océan (conseil, expertise-comptable) et la société ALMS (Ateliers landais de mécanique et de soudure), puis dans quelques semaines, démarrera le bâtiment Xylomat2, futur pôle de recherche. Soit en perspective, une augmentation des effectifs globaux de 50 à plus de 200 personnes.

Les nouveaux locaux de l’Agrocampus II ont l’ambition d’avoir « le minimum d’impact en termes d’environnement », a salué Olivier Martinez, président de la Satel, maître d’ouvrage des lieux. Béton bas carbone sur certaines parties avec Materrup, structure et bardage en pin maritime, toiture à panneaux photovoltaïques avec Enerlandes, brise-soleil orientables et rétractables en aluminium, chauffage-rafraîchissement par pompe à chaleur, places de stationnement avec bornes de recharge électrique et dalles préfabriquées en béton d’argile pour minimiser l’imperméabilisation des surfaces de parking… Des « solutions d’excellence avec l’économie locale », a expliqué Laurent Bernadet, gérant de Bernadet Construction à Grenade-sur-l’Adour qui a su travailler avec Materrup alors qu’au départ du projet, la jeune entreprise à forte croissance basée dans la zone Atlantisud à Saint-Geours-de-Maremne, n’avait pas encore toutes les certifications sur ses bétons de terre bas carbone en surélévation. Pour sa présidente Julie Neuville, il y a là « une réelle fierté d’innover sans changer les habitudes des partenaires et en concrétisant des ambitions du bas carbone made in Landes. » « Ils ont su prendre ensemble ce risque » pour « des réponses pleines d’avenir », a souligné Xavier Fortinon.

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Laurent Bernadet, gérant de Bernadet Construction, et Julie Neuville, présidente de Materrup, ont évoqué le travail en commun pour la décarbonation du bâtiment. © J. D.

VALORISER L’ÉCONOMIE LOCALE

« Sortir ce bâtiment n’a pas été chose aisée car j’avais fixé des ambitions très importantes à la Satel, a rapporté le président du conseil départemental. Mais on y arrive, et en valorisant l’économie locale », comme avec le pin maritime qui reste sous-utilisé, selon lui. « L’ossature est en pin mais ce n’est pas toujours facile d’en trouver. La charpente, elle, est en épicéa pour des contraintes techniques », a expliqué Christophe Massy, de l’entreprise Massy & Fils à Heugas, tandis que Xavier Fortinon lui répondait : « De nombreux exemples témoignent que le pin maritime, même sur de grandes hauteurs, peut rivaliser avec les bois du Nord. Mais la culture locale n’en est pas encore suffisamment convaincue… Il faut prendre ce virage, le pin a les qualités requises. »

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© J. D.