Il n’était pas du tout informaticien à la base. « Mais j’ai toujours voulu l’être », se rappelle Jean-Luc Borsato. À l’époque avec les premiers ordinateurs sortant sur le marché alors qu’il passe le bac, le jeune Lot-et-Garonnais de 17 ans se met à rêver d’informatique. Pourtant, la vie va le mener vers l’armée où il est finalement réformé pour des problèmes de vue. Il entre alors aux PTT à Paris après concours. Mais le jeune fonctionnaire démissionne vite : « Pas une vie pour moi ! »
Arrivé à Brive-la-Gaillarde, il enchaîne des petits boulots en intérim jusqu’à ces trois jours pour de la comptabilité dans une entreprise qui se transformeront en huit ans, à cause d’un IBM 32… « À chaque fois qu’il fallait modifier des taux de charges sociales ou autre, on appelait un informaticien qui n’était pas toujours disponible. C’était la galère. À un moment, j’ai dit : « Vous me payez une formation et je vais modifier moi-même les programmes ! » ». Après un stage de deux jours chez IBM à Bordeaux, le voilà lancé. « J’ai fini par réécrire tout le logiciel de comptabilité statistique de la boîte, j’ai bossé tout seul, on peut dire que je suis un autodidacte. »
PLATEAUX-REPAS ET ALLERGIES
Jean-Luc Borsato finit par se mettre à son compte, en commençant à créer des logiciels. Par une collègue dont le mari travaillait à l’hôpital de Mont-de-Marsan, il démarre un début de programme pour des fiches de plateaux-repas pour les patients. « Ce qui est compliqué, c’est de nourrir des gens malades. Il faut faire attention à ce qu’on leur donne en fonction des aversions, des allergies, de l’âge pour la texture des aliments… La problématique a toujours existé, j’ai simplement permis de poser le papier crayon et de tout faire par ordinateur », rembobine celui qui se promène alors avec son caddie rempli de grosses disquettes informatiques au côté des diététiciennes.
L’ingénieur de restauration en charge des cuisines de l’hôpital montois étant parti travailler à celui de Dax, puis de Bayonne, Jean-Luc Borsato réussit, à chaque fois, à y implanter son logiciel, tout en s’installant à Hossegor pour y vivre. « C’est un milieu où tout le monde se connaît et des personnels hospitaliers m’ont fait déplacer jusqu’en Charente pour avoir mon logiciel, ça a fait tache d’huile comme ça ! » Ont suivi des maisons de retraite et des établissements scolaires, en ajoutant aux fiches plateaux-repas, des fonctions avancées pour la production et la gesti…