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Asperges des Landes : une saison compliquée

Les volumes et la qualité ont été au rendez-vous pour la récolte d’asperges du printemps 2022, dans les Landes. Mais les prix aux producteurs sont restés bas, contrairement à ceux payés par les consommateurs.

Asperges

L’Association des producteurs d’asperges des sables des Landes poursuit son travail pour obtenir le très convoité Label Rouge © Maïsadour

Avec 4 200 tonnes produites cette année, « le prévisionnel a été assuré à 95 %, c’est correct », estime David Ducourneau, président de l’Association des producteurs d’asperges des sables des Landes qui regroupe 95 exploitants. Pour autant, « la saison a été compliquée au niveau du marché surtout sur le mois de mai où on a dû arrêter le ramassage huit à 10 jours plus tôt que prévu ».

CONCURRENCE DE L’ASPERGE ALLEMANDE

Car toute l’Europe de l’asperge est alors arrivée dans l’Hexagone : « Avec la période de chaleur sur tous les bassins de production, les Allemands, plus gros producteurs européens, et les Hollandais ont envoyé leur surplus à Rungis à des prix bas et ça a cassé le marché. » Côté prix, après une année record pour les producteurs en 2021, les premiers bilans (avant les chiffres définitifs qui ne seront connus qu’en juillet) font état d’une baisse de 30 %, ce qui correspond grosso modo à la moyenne des cinq dernières années. « Certaines enseignes de la grande distribution qui avaient bien joué le jeu pendant la période Covid en 2020 et 2021, ont laissé des prix très élevés de début de saison sur les étals pour les consommateurs, parfois jusqu’à 20 euros le kg, alors que nous, on nous payait au ras des pâquerettes, ça a été aberrant », ne décolère pas David Ducourneau.

Asperges

© Maïsadour

« La saison a été tendue parce qu’il n’y a pas eu de forte demande des consommateurs. Dans le contexte mêlant élections, baisse du pouvoir d’achat et guerre en Ukraine, toute la consommation de légumes est en baisse et l’asperge n’a pas fait exception à ce contexte compliqué. Sur les étals, les prix sont restés élevés, déconnectés du marché, alors que les prix aux producteurs étaient en baisse », abonde Lucie Germain, responsable agronomique légumes frais et nouvelles cultures chez Maïsadour (30 producteurs, adhérents de l’Association des producteurs) qui a atteint son objectif de 1 500 tonnes, dont 25 tonnes d’asperges vertes qui ont profité, cette année, de soucis de production côté espagnol.

PRÉPARER LA RÉCOLTE 2023

Comme chaque année, le travail continue après la saison. Car dès maintenant, se prépare la récolte 2023, explique Lucie Germain. « On laisse en ce moment les asperges pousser hors du sol, la plante va produire des sucres qui vont être stockés dans les racines, c’est une culture de réserve. Ces sucres seront mobilisés au printemps prochain pour produire les nouvelles asperges. Le but du jeu, c’est donc de lui apporter à boire et à manger maintenant pour avoir la plus belle végétation possible, et préparer ainsi les asperges du printemps prochain. ».

Asperges

© Maïsadour

Avec les chaleurs, chacun est donc sur le pied de guerre pour la bonne irrigation des terres, des semaines chargées pour les producteurs qui ont, tous, d’autres cultures à côté.

En parallèle, l’association poursuit son travail de longue haleine pour tenter d’obtenir le très convoité Label Rouge pour ce produit d’exception.