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Teréga investit dans les énergies vertes

Dans un contexte géopolitique inédit, le groupe palois Teréga, spécialisé dans le stockage et le transport de gaz dans le grand Sud-Ouest, poursuit ses investissements dans les énergies du futur.

Dominique Mockly, directeur général de Teréga

Dominique Mockly, directeur général de Teréga © Éric Traversie

« Face à un marché mondial sous tension à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec des niveaux de stocks européens moins importants qu’en France, il y a peu de chance pour que les prix du gaz baissent dans les prochains mois », confirme Dominique Mockly, directeur général de Teréga, gestionnaire du réseau de transport du gaz dans le grand Sud-Ouest, avec deux sites de stockage souterrain à Lussagnet (Landes) et Izaute (Gers). « Pour émettre les signaux qui les feront baisser à moyen terme, nous avons une obligation de résultats sur le renforcement des infrastructures et le développement des énergies du futur qui permettront de parvenir à une plus grande indépendance énergétique », poursuit-il. Le groupe, basé à Pau (Pyrénées-Atlantiques), qui a affiché, le 2 juin dernier, lors de sa conférence de presse annuelle, un chiffre d’affaires de 488 millions d’euros en 2021, en hausse de 6 % par rapport à une année 2020 en demi-teinte en raison de la baisse des activités industrielles, compte bien poursuivre ses investissements tous azimuts.

RELANCE DU PROJET D’INTERCONNEXION GAZIÈRE FRANCE- ESPAGNE

Situé au carrefour des flux de gaz européens, il prêche notamment pour le renforcement de l’interconnexion gazière France-Espagne avec la relance du projet de gazoduc Mid-Cat (Midi-Catalogne) de 1 000 km, jugé trop coûteux et « ne répondant pas aux besoins du marché », en 2019, par les commissions de régulation de l’énergie française et espagnole. « Habituellement, nous avons des flux plutôt orientés nord-sud. Depuis le début de la crise ukrainienne, les flux remontent du sud, essentiellement en provenance de l’Espagne, en utilisant le maximum de capacité des interconnexions, soit 6 % des approvisionnements français », argumente-t-il.

TERÉGA EN CHIFFRES

650 collaborateurs

488 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021

  • 340 millions d’euros pour l’activité transport (+ 9 %)
  • 148 millions d’euros pour le stockage

 65 millions d’euros de résultat net

138 millions d’euros d’investissements

5 115 km de réseau (16 % du réseau de transport de gaz français)

25 % des capacités de stockage françaises

VERS LA DORSALE EUROPÉENNE DE L’HYDROGÈNE

Cette nouvelle infrastructure convertible à l’hydrogène permettrait, selon lui, d’alimenter la future « dorsale européenne de l’hydrogène » regroupant 28 pays autour d’un projet de réseau de transport de près de 53 000 km à l’horizon 2040. L’hydrogène sur lequel le Palois entend devenir un acteur de référence européen, en s’engageant notamment à hauteur de 10 millions d’euros dans l’introduction en bourse du Bordelais Hydrogène de France. Les deux partenaires sont également associés dans le projet pilote Hygéo, destiné à tester, à Carresse-Cassaber (Pyrénées-Atlantiques), le stockage souterrain d’hydrogène vert, produit par électrolyse de l’eau à partir d’énergie décarbonée.

DÉVELOPPEMENT DU BIOMÉTHANE

Autre axe de développement pour Teréga dans l’objectif de « transporter 100 % de gaz vert en 2050 » : le biométhane, issu de la valorisation des déchets organiques. L’idée de sa filiale Loca Teréga : déployer une solution locative d’installation de méthanisation pour le monde agricole sous forme de leasing, en cours de test à Châteauroux (Indre). Avec pour objectif d’atteindre 10 % du marché en 2030.