Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Terres Bohèmes : la céramique, tout un art

Stéphanie Vallée a sauté le pas. Après avoir travaillé de nombreuses années dans le secteur aérien, puis dans l’univers pharmaceutique, elle se consacre désormais à la terre. La terre que l’on manipule et qui, du bout des doigts, se mue en délicats objets.

Stéphanie Vallée Terres Bohèmes

Stéphanie Vallée © Marina Picon photographie

Entre ses mains, le grès et la porcelaine se métamorphosent en tasses, soliflores, assiettes, vases ou petites coupelles au style très poétique et romantique. Ses créations subliment la nature, les fleurs occupant une place prépondérante dans son univers. Sous son nom d’artiste, Mademoiselle Lily – qui signifie « fleur » en basque -, Stéphanie Vallée a développé son activité de céramiste à Soorts-Hossegor et ouvert dans la zone Pédebert, son atelier baptisé « Terres Bohèmes ». « J’ai toujours été passionnée par la création et les loisirs créatifs. J’ai grandi en Afrique et nous n’avions pas la télévision. Mon temps libre, je l’occupais avec les activités manuelles. Je faisais de la couture, du macramé, des fleurs séchées… »

RECONVERSION ARTISTIQUE

En 2011, sa créativité, Stéphanie Vallée commence à la partager via son blog Mademoiselle Lily. Pendant plusieurs années, il sert de vitrine à ses créations pour enfants. « À cette époque, j’avais développé un univers très coloré. Et les fleurs étaient déjà très présentes car j’utilisais beaucoup les tissus liberty, notamment pour créer des mobiles. » À partir de 2019, elle commence à prendre très régulièrement des cours de modelage, répondant ainsi à une envie vibrante de manipuler la terre et de laisser libre cours à son imagination. Puis, la crise sanitaire du Covid-19 constitue un tournant au cours duquel Stéphanie Vallée entame une réflexion sur son orientation professionnelle. « Mon mari m’a vraiment encouragée à me lancer et a été un vrai soutien pour moi dans cette aventure, confie-t-elle. Au début, pour être tout à fait franche, l’entrepreneuriat me faisait un peu peur. »

Afin d’aborder ce nouveau projet professionnel plus sereinement, Stéphanie Vallée – qui s’est souvent demandé pourquoi elle n’avait pas fait une école d’art quand elle était jeune – intègre l’école Faktoria à Biarritz et, au bout d’un an, décroche un CAP tournage.

« Cette formation m’a permis de prendre confiance en moi car j’avais le côté créatif, mais il me manquait les connaissances techniques. » Tout au long de cette formation, elle continue à développer son style délicat et bohème. Un style que l’on peut découvrir, depuis début octobre, en poussant simplement la porte de son atelier où elle donne des cours de modelage et de tournage, et travaille à ses propres créations.

terres bohèmes

© Marina Picon photographie

UN DÉMARRAGE ENCOURAGEANT

Quand on lui demande ce que le travail de la terre a de si particulier, son regard s’illumine instantanément : « La terre me transporte ailleurs. Je ressens une forme d’osmose », confie Stéphanie Vallée qui s’est installée dans les Landes il y a 18 ans. Désormais, c’est au quotidien qu’elle exerce sa passion. Elle travaille « à l’instinct, au coup de cœur, à l’envie » pour proposer des pièces uniques.

La fin de l’année 2022 a été bien remplie pour Stéphanie Vallée puisqu’au moment de l’ouverture de l’atelier, on lui a proposé de participer au salon Quartier Moderne à Anglet, un événement qui met à l’honneur la jeune scène créative de la région. « Si la préparation du salon m’a demandé beaucoup de travail, il m’a surtout fait un bien fou. Les gens que j’ai rencontrés ont été super et, pendant trois jours, j’ai été sur un petit nuage grâce à tous les encouragements reçus, se réjouit Stéphanie Vallée qui attaque 2023 avec des projets plein la tête. Les débuts sont prometteurs, mais il y a encore tout à faire. Je ne vais pas me reposer sur mes lauriers. » Ainsi, au printemps, Terres Bohèmes deviendra un atelier-boutique où Stéphanie proposera, en plus de ses créations, celles d’autres créateurs qu’elle affectionne.

«  TROUVER SON PROPRE STYLE »

LA COMMUNICATION

« Pour le moment, je communique principalement via Instagram, et beaucoup de gens découvrent mon univers par ce biais. Mais, cette année, je vais développer mon site internet avec une partie e-shop pour pouvoir vendre mes créations. »

LES QUALITÉS NÉCESSAIRES

« Dans mon domaine d’activité, il est important de définir son propre style. Cela permet de se différencier et de trouver sa clientèle. Pour la partie cours, je pense qu’il faut accorder du temps et de l’attention aux gens, les épauler pour leur transmettre les gestes. C’est une responsabilité, et je n’aime pas décevoir. »

LE CONSEIL POUR RÉUSSIR

« C’est très difficile de vivre d’un métier artisanal, mais il ne faut pas se décourager. C’est formidable de pouvoir se lever chaque matin pour faire ce qu’on aime. »