En préambule au sujet qui nous intéresse ici, il nous faut acter qu’au tournant du XXe et du XXIe siècle, le monde de l’entreprise en France s’est définitivement converti au franglais. Les puristes et défenseurs du français ont eu beau crier au snobisme et à la paresse intellectuelle, d’autres arguer d’une logique évolution de notre langue à l’ère de la mondialisation, les anglicismes sont finalement devenus très corporate (entreprise).
Accrochez-vous : « Entre workshop et call, quelques mails à forwarder et le kick off ASAP, le CEO est overbooké » (Entre atelier de travail et appels téléphoniques, quelques courriels à faire suivre et la réunion de lancement de projet dès que possible, le PDG est débordé). C’est dire ! Dans la foulée, sont apparues des dénominations du même cru aux catalogues des ressources humaines, concernant les dispositifs de formation et d’accompagnement des salariés. Les soft skills (compétences liées aux qualités personnelles/savoir-être) firent une entrée fracassante dans ces programmes destinés aux hommes et femmes d’entreprise. Non contents d’avoir acquis durant leurs études nombre de hard skills (compétences techniques/savoir-faire) leur permettant de postuler à tel ou tel métier, il leur fallait désormais intégrer dans leur fonction de réelles capacités issues de l’intelligence relationnelle, émotionnelle et de la communication interpersonnelle.
Pourquoi cette longue introduction sur la novlangue d’entreprise pour en arriver au team building, me demanderez-vous ? Parce qu’il s’agit bel et bien de la dénomination anglosaxonne d’une action de développement visant à la construction d’une équipe et à son bon fonctionnement. Il est vrai que le concept de team building est né aux États-Unis dans les années 1970, puis y a été développé au début des années 1980 au sein des entreprises et des institutions. Cela dit, précisons que le bon développement d’une équipe de nos jours n’est pas seulement affaire d’harmonie individuelle et collective, il est aussi une nécessité économique. Travailler en équipe n’est pas une donnée évidente, cela exige une attention et un effort soutenus. Cela demande à celui ou celle qui dirige ce collectif, non seulement des compétences techniques liées au métier qu’il exerce en tant que manager (les fameux hard skills), mais aussi et surtout des aptitudes plus spécifiquement humaines, relationnelles, communicationnelles (soft skills) que les cursus scolaires n’enseignent pas. Cela contribuera peut-être à développer chez lui un possible leadership.
RESSERRER LES LIENS ET MIEUX SE CONNAÎTRE
C’est au cours d’un team building que les collaborateurs et leur chef, au sein d’une équipe constituée, vont apprendre à resserrer les liens et à mieux se connaître…