Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Perspectives 2022 : les banques centrales au pied du mur

Si l’on peut envisager des taux de croissance encore raisonnablement soutenus en 2022, un scénario de reprise auto-alimentée dans lequel les économies pourraient se passer du soutien des politiques publiques et de celui des banques centrales, semble inaccessible. Sauf que le retour de l’inflation change la donne. Autant dire que le contexte demeure plus que jamais incertain.

banques centrales, économie 2022

© Shutterstock

A l’aube de cette nouvelle année, le Covid rôde toujours et, si son dernier variant, Omicron, pourrait être l’ultime, l’hypothèse est encore bien incertaine. Les changements de comportement induits par deux années de crise sanitaire se cristallisent et préfigurent un monde de plus en plus fermé dans lequel la réduction de la mobilité semble devenir la norme, sur fond de contraintes climatiques de plus en plus prégnantes et de crispations géopolitiques toujours plus intenses. Comment ces tendances se traduiront sur l’investissement et l’emploi reste incertain, quand le diagnostic sur la temporalité de l’inflation 2021 ne peut faire abstraction de ces questions et, plus généralement, de nouveaux déséquilibres offre-demande qui dicteront, in fine, les tendances des prix mondiaux.

DES PERSPECTIVES D’INVESTISSEMENT NETTEMENT PLUS RÉSERVÉES

La croissance exceptionnelle de 2021 a d’abord résulté des effets du rattrapage post-paralysie de l’activité lors de la première vague de Covid, qui s’est effectué entre le troisième trimestre 2020 et le premier de 2021. Fin mars 2021, l’essentiel de la croissance de l’année était fait, complété au troisième trimestre par le rebond des activités de services autorisé par le desserrement des contraintes sanitaires dans la plupart des pays. Malgré des acquis encore importants, notamment dans les pays européens, 2022 sera moins impactée par ces distorsions de sorte que les développements à venir devraient permettre de mieux apprécier la trajectoire future de la croissance mondiale.

La reprise escomptée de l’investissement productif n’a pas été au rendez-vous en 2021. Un gros effort d’investissement est néanmoins nécessaire pour prévenir les risques de raréfaction des ressources, restaurer le potentiel de croissance et garantir l’efficacité des plans de relance et de la transition environnementale. Les risques de nouvelles déceptions semblent cependant toujours très importants.

La relance Biden a été largement amputée, avec un plan d’infrastructure réduit à peau de chagrin

L’impulsion publique n’est pas à la hauteur des espoirs. La relance Biden a été largement amputée, avec in fine un plan d’infrastructure réduit à peau de chagrin dont on peinera vra…