Les Landes font tourner l’économie circulaire

Seconde main, réparation, réemploi : de nouveaux entrepreneurs bousculent les codes de la consommation traditionnelle. Entre innovation sociale et défi environnemental, ils créent de nouveaux modèles économiques tout en répondant aux attentes d'une clientèle en quête de sens et d'authenticité. Rencontre avec quatre acteurs landais du secteur.

Le 2.Zéro à Capbreton

Inauguré en 2019 par Léa Muller, le concept store seconde main a été repris par Sophie Varenas début 2025. Installé dans le centre-ville, le lieu est devenu en quelques années le rendez-vous des fans de mode grâce à un système de dépôt-vente qui permet de vendre et/ou d’acheter des jolies marques à des prix accessibles. « L’humain a toujours été au cœur de mon travail, confie Sophie Varenas. Alors, quand Léa a cherché une repreneuse pour son commerce, cela s’est vite présenté comme une nouvelle vie pour moi qui suis déjà une adepte de la seconde main. » Celle qui a travaillé dans l’univers de la restauration et a géré à Cauterets (Hautes-Pyrénées), six boulangeries et deux salons de thé s’est lancée dans une nouvelle aventure.

Au quotidien, Sophie reçoit les déposantes qui apportent leur garde-robe et qu’elle remet dans son circuit de vente afin que ces vêtements retrouvent une nouvelle vie. « C’est une boucle où tout le monde est content : les déposantes, les acheteuses et moi, avec des prix ajustés bien sûr. Il y a ici des pépites incroyables, neuves, en bon état, des anciennes collections, mais aussi des histoires et beaucoup de partage. »

Une reprise qui s’est faite en douceur. « J’ai visité la boutique mi-novembre 2024 et j’ai finalisé l’achat le 28 février 2025, rembobine-t-elle. Léa m’a accompagnée, formée et aujourd’hui, j’ai pris mes marques. Pour ce projet, j’ai fait un financement par crédit, c’est un petit combat personnel mais c’est le futur dont je rêvais. Je pense qu’il est important de consommer autrement, d’apprendre à se satisfaire simplement sans passer par la case de toujours plus de consommation dans cette industrie de trop-plein, et d’apaiser ce besoin d’achat compulsif. D’ailleurs, au 2.Zéro, on ressort parfois les mains vides s’il n’y a pas sa taille ou si l’on n’a pas eu un coup de cœur. Ce sera pour une prochaine fois. » S’il fallait donner quelques chiffres, Sophie avoue avoir l’impression de passer son temps à repasser et à étiqueter au rythme des dépôts de près de 200 nouvelles pièces hebdomadaires (vêtements/chaussures/accessoires) en magasin. Prochaine envie : « Développer un lieu de créations et éventuellement d’événements, et aussi proposer à la vente une gamme sport pour le crossfit ou le yoga en sélectionnant des marques françaises… »