Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Label Rouge : 60 ans d’avance

Le poulet jaune des Landes est le premier produit alimentaire à avoir décroché un Label Rouge en 1965. Pour fêter 60 ans de qualité supérieure, l'Association des volailles fermières des Landes prévoit une grande campagne de promotion ce printemps et cet été.

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Les poulets jaunes des Landes sont élevés en liberté et peuvent s'abriter dans de petites cabanes. © Clin d'oeil pour AVFL

De petites cabanes au milieu des pins. Aucune barrière ni clôture. De l’espace pour gambader, se percher ou chasser les vers de terre. C’est le cadre de vie dans lequel grandissent les poulets jaunes des Landes. Ce mode d’élevage en liberté confère à leur viande une saveur et une texture inimitables. Une qualité organoleptique supérieure saluée en 1965 par l’attribution du premier Label Rouge de l’histoire. Depuis 60 ans, tous les poulets landais élevés en liberté portent ainsi le matricule LR 01.65. Deux lettres et quatre chiffres qui garantissent aux consommateurs qu’ils vont se régaler.

La démarche initiée par les Landais a fait des émules. Aujourd’hui, en France, plus de 400 cahiers des charges de Label Rouge sont homologués par les pouvoirs publics, selon le ministère de l’Économie. Mais le poulet jaune des Landes reste le pionnier.

Sa réputation s’est construite sur un cahier des charges exigeant. De souche rustique « cou nu » à croissance lente, les animaux sont élevés pendant 81 jours minimum en totale liberté. Leur alimentation est composée à 100 % de végétaux, de minéraux et de vitamines, dont au moins 80 % de céréales (essentiellement du maïs). Les volailles peuvent s’abriter dans des bâtiments de petite taille qui sont déplacés avant chaque nouvelle arrivée de poussins pour permettre à la végétation de se régénérer entre chaque bande.

Opération séduction

Respect du bien-être animal, alimentation naturelle, préservation de l’environnement : malgré les 60 ans du label, la production est d’une incroyable modernité. Elle répond parfaitement aux attentes des consommateurs. L’Association des volailles fermières des Landes ne manquera pas de le rappeler dans la campagne de promotion anniversaire qu’elle déploiera de mai à août.

Cofinancée par l’Union européenne et la Région Nouvelle-Aquitaine, elle prévoit une programmation d’envergure sur les réseaux sociaux (TikTok, Facebook, Instagram et LinkedIn). Retour sur l’histoire du Label Rouge, témoignages de jeunes éleveurs, zoom sur les points forts du cahier des charges et recettes seront mis à l’honneur. Au niveau régional, une campagne d’affichage et de médias est prévue sur un arc atlantique allant de La Rochelle à Biarritz, en passant par la côte landaise et les centres urbains. Les abribus, les totems de centres-villes et les sucettes numériques des centres commerciaux arboreront l’affiche un brin vintage de la campagne : le dessin d’un poulet landais dans son environnement. Des annonces publicitaires seront diffusées sur le magazine Elle et les radios France Bleu Gascogne et NRJ. Enfin, des livrets recettes accompagneront les poulets dans les étals.

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L’affiche des 60 ans du Label rouge prendra place sur les abribus de Nouvelle-Aquitaine de mai à août. © AVFL

Renouvellement des générations

Au-delà de la célébration de l’anniversaire, l’objectif de la campagne est de soutenir le marché. Avec l’inflation, les consommateurs se sont détournés des volailles sous signe officiel de qualité, leur préférant des productions standards. La part du label s’est considérablement réduite. Et si la demande se stabilise aujourd’hui autour de 5,7 millions de poulets par an, on est bien loin des 12 millions d’avant la crise sanitaire.

L’Association des volailles fermières des Landes ambitionne de faire remonter la production à 7,5 millions de têtes par an dans les années à venir. Mais il faudra pour cela surmonter les difficultés de renouvellement des générations. Dans les 10 ans, un tiers des producteurs de volailles va en effet partir à la retraite. Or, la production emblématique des Landes impose des astreintes contraignantes, peu compatibles avec les attentes des nouvelles générations.

Le salut viendra peut-être des nouvelles technologies. Élevage Service, filiale de Maïsadour, teste actuellement des cabanes connectées. Grâce à l’énergie solaire, ces poulaillers nouvelle génération automatisent l’ouverture et la fermeture des trappes, la régulation de l’ambiance et l’intensité de l’éclairage. Un prototype de chien-robot dopé à l’intelligence artificielle est même en cours de développement pour rentrer les animaux dans les cabanes à la tombée de la nuit. De quoi révolutionner les conditions de travail des éleveurs, tout en conservant le plus important : la promesse gustative d’un poulet de qualité.