Pas question d’attendre la quatrième vague sur le sable. C’est en substance le message qu’ont reçu les membres du gouvernement, à l’issue du conseil des ministres du 28 juillet. Cet été, la trêve estivale «n’en sera pas vraiment une», a souligné le porte-parole Gabriel Attal, encourageant l’exécutif à faire front contre la Covid-19 et à inciter les Français à se faire vacciner.
C’est justement ce qu’est venu faire Jean-Baptiste Lemoyne le lundi 9 août à Vieux-Boucau. Le secrétaire d’État chargé du tourisme a interrompu ses vacances biarrotes pour inaugurer la 18e étape du Big Tour. Organisée par BPI France, la manifestation parcourt le littoral français afin de promouvoir l’entrepreneuriat, l’industrie, l’innovation et la technologie auprès des vacanciers.
«C’est la preuve que la France a du ressort!», s’enthousiasme Jean-Baptiste Lemoyne. Malgré des airs de parc d’attractions avec ses stands de réalité augmentée, escape game, chasse au trésor, simulateur et autre concert géant, le Big Tour est un carrefour où se rencontrent de nombreux chefs d’entreprise et où des projets émergent. La manifestation est aussi une petite entreprise à elle toute seule. Pour assurer la logistique, 125 personnes sont embarquées dans la tournée, et une centaine d’autres sont embauchées localement à chacune des 24 étapes…
Pass sanitaire
Dans le contexte actuel, organiser un tel événement n’est pas une mince affaire. En plus des gestes barrières, il a fallu intégrer le pass sanitaire. Chaque visiteur doit le présenter avant d’accéder au site. Et Jean-Baptiste Lemoyne n’y échappe pas. Il s’y prête d’ailleurs de bon cœur, profitant de l’occasion pour soutenir la politique vaccinale du gouvernement. «Neuf patients sur 10 admis en réanimation ne sont pas vaccinés, souligne-t-il. Les faits sont têtus : la vaccination est notre meilleure protection contre le virus!»
Fréquentation touristique en hausse de 10 %
Pour autant, le pass sanitaire est loin de faire l’unanimité auprès de l’opinion. Les uns dénoncent un procédé liberticide, les autres craignent une baisse de l’activité touristique. Il enjoint les premiers à «ne pas se tromper de cible. Dans cette crise, le responsable, c’est le virus… Personne n’a envie d’un nouveau confinement ni même d’un couvre-feu. Nous comptons sur le pass sanitaire pour ne plus revivre ça.» Pour rassurer les seconds, il s’appuie une nouvelle fois sur des chiffres. «Dans les Landes, l’activité touristique a été très bonne au mois de juillet. Le département a enregistré une fréquentation en hausse de 10 %. Certains professionnels ont même dépassé les chiffres de 2019 qui était une année record!»
Au premier jour de la mise en place du pass sanitaire dans les bars et restaurants, le secrétaire d’État prend le pouls des professionnels boucalais. Le sondage est peut-être un peu prématuré : sur les cinq restaurateurs qu’il rencontre, un seul est ouvert le lundi… Mais Yoann Saux, patron du Captain bar, avoue être « agréablement surpris». «Sur la centaine de personnes qui se sont présentées dans notre établissement pour le déjeuner, seules trois n’avaient pas leur pass.» Pas question toutefois de s’enthousiasmer trop vite. «Bien sûr que 100 % des gens qui vont venir manger chez nous auront leur pass sanitaire, intervient Arnaud Subrégis, patron du Bistrot. Mais ces 100 % correspondront-ils aux 100 % qui seraient venus sans cela?» De son côté, Alain Bretelle, président départemental de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), ne s’inquiète «pas tant pour la saison que pour les mois suivants»…
«Cela fait 15 mois que nous sommes aux côtés des professionnels du tourisme et nous continuerons de l’être, assure Jean-Baptiste Lemoyne. Si la mise en place du pass sanitaire devait entraîner une baisse du chiffre d’affaires, le fonds de solidarité serait prolongé.» Un premier bilan devrait être réalisé à la fin de l’été.