Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Exposition – Au temps de Gischia et ses amis

En lien avec le Centre Pompidou à Paris et d’autres institutions, le musée de Borda de Dax met en regard des œuvres du peintre dacquois Léon Gischia (1903-1991) avec celles de Fernand Léger, François Desnoyer ou Alexandre Calder. Une « exposition d’intérêt national », labellisée par le ministère de la Culture.

Guillaume Cournil et Marie-Christine Melendez Gischia

Guillaume Cournil et Marie-Christine Melendez © J. D.

« La Femme au corsage rayé », œuvre cubiste qui sert l’affiche de l’exposition « dGénération », fut réalisée après la Libération par Léon Gischia. Une façon de manifester la volonté de réhabiliter ce mouvement fondateur de l’art moderne, considéré comme « dégénéré » par les Nazis durant l’Occupation.

Du début des années 1930 aux années 1960, c’est à un voyage chronologique qu’invite la scénographie dacquoise. « Nous avons essayé de présenter ces « 20 jeunes peintres de tradition française » qui avaient, sous ce nom, pris le risque d’exposer à la galerie Braun, le 10 mai 1941, dans le Paris occupé », explique Guillaume Cournil, directeur du musée de Borda. Des œuvres ont été prêtées à Dax par le Centre national des arts plastiques, les musées des Beaux-Arts de Bordeaux, Libourne, Poitiers, Pau, Agen ou le musée Bonnat de Bayonne. À partir de mai, des tableaux de Beaubourg y seront présentés.

UNE SCÉNOGRAPHIE IMMERSIVE

Cette exposition, à voir et revoir puisqu’elle est évolutive, est dans les cartons depuis 2020 quand Marie-Christine Melendez, directrice adjointe, passa son confinement à lire et relire des livres sur Gischia. « Le musée de Borda dispose d’une collection de 650 objets Gischia, légués en deux fois par sa femme Gerry après la mort de l’artiste à Venise. Nous avons l’obligation morale de l’évoquer régulièrement », lui qui naquit à Dax en 1903 d’un père industriel et banquier, avant de s’envoler pour New York comme dessinateur publicitaire et rentrer à Paris où il finira par s’imposer en homme de l’art complet, au côté notamment de Jean Vilar pour créer le style du Théâtre national populaire.

Cette nouvelle exposition Gischia est une réussite par les œuvres exposées et la scénographie immersive. Entre une radio des années 1950 pour des sons et musiques d’époque et une télévision en noir et blanc diffusant des interviews, le vieux téléphone noir, en tournant les numéros comme autrefois, donne à entendre les voix de Fernand Léger ou d’Alexandre Calder, là devant leurs œuvres.

« Génération Gischia et ses amis. 1930-1963 » Jusqu’au 30 décembre – Musée de Borda – 11 bis rue des Carmes – Dax www.museedeborda.fr