Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Dossier – Le sauvetage côtier : Un sport, des métiers

Avec ses 2 250 licenciés dans les Landes, le sauvetage côtier sportif, arrivé en France il y a à peine 30 ans, connaît un succès croissant. Il offre en prime à ses adeptes une transition naturelle vers des activités professionnelles liées à l’océan.

sauvetage côtier, tourisme, landes

« Un sport complet, sain et ludique qui transmet des valeurs d’altruisme, de sportivité et de protection de l’environnement » © Alain Beaudoin

Enchaîner en solo ou en relais, sprint sur le sable, nage, parcours en planche de sauvetage ou en surf ski autour de bouées, ramener une victime sur la plage à l’aide d’une bouée-tube ou d’une planche… Autant d’épreuves codifiées du sauvetage côtier sportif qui s’inspirent de situations que l’on retrouve dans le sauvetage professionnel et permettent d’utiliser du matériel opérationnel de sauvetage. La finalité : simuler un sauvetage, tout en étant le plus rapide.

Initiée en Australie au début du XXe siècle sous le nom de Surf life saving par des nageurs expérimentés qui deviendront au fil du temps des sauveteurs bénévoles, la discipline arrive sur la côte landaise, en 1994, grâce à l’entêtement de deux passionnés, Jean-Pierre Arbouet dit « Popeye » du Hossegor sauvetage côtier et Éric Pétron du Biscarrosse sauvetage côtier, et devient le sauvetage côtier sportif, grâce à la fusion du sauvetage en eau plate et du sauvetage côtier. 30 ans plus tard, la France, championne d’Europe, est classée 3e nation mondiale, derrière l’indétrônable Australie et la Nouvelle-Zélande.

AUGMENTATION DES LICENCIÉS DE 20 % EN DEUX ANS

Son succès croissant avec une augmentation des inscriptions d’environ 20 % depuis deux ans, incite à l’ouverture de nouvelles structures en France. « On compte 72 500 adhérents à la Fédération française de sauvetage et de secourisme (FFSS) regroupant les activités de formation, l’opérationnel et le sportif. Parmi eux, plus de 10 000 licenciés en sauvetage sportif. Chaque année, nous avons au moins huit demandes d’affiliation. Deux nouveaux clubs ont été créés en 2023 dans l’Aude et bientôt un troisième dans l’Aveyron », annonce Annick Cailleteau, membre du comité directeur de la FFSS et présidente du comité départemental des Landes. Les neuf clubs landais* réunissent pour leur part, 2 250 licenciés dont 1 500 en section sportive et 14 athlètes de haut niveau. Rien qu’à Hossegor, le club qui compte 540 sportifs a décroché un titre de champion de France en 2022 et formé la championne du monde, Élise Daudignon. Avec à Capbreton, 400 licenciés et 300 à Messanges, les trois clubs attirent près de 1 240 athlètes.

DES ACTIVITÉS POUR VIVRE SA PASSION

Un engouement exponentiel depuis l’après-Covid que la présidente du comité départemental explique par la richesse de la discipline et le besoin d’un retour à la nature. « C’est un sport complet, sain et ludique qui transmet des valeurs d’altruisme, de sportivité et de protection de l’environnement. Il apprend à lire la mer et donne aux sportifs des acquis. Si on ne peut pas vivre de ce sport, il peut inspirer aux jeunes de nouvelles vocations vers des métiers en rapport avec leur passion. »

Nageurs-sauveteurs, coachs sportifs, chefs d’entreprise dans la distribution de matériel ou dans l’événementiel, journaliste… L’ouverture s’opère naturellement vers des activités liées à l’océan. Et au cœur de cette grande famille, Stéphanie Barneix, Anthony Mazzer, Thierry Krawiec, David Dubès et Bruno Magnes occupent une place singulière sur les plages landaises.

 

* Biscarrosse, Capbreton, Hossegor, Lit-et-Mixe, Messanges, Mimizan, Saint-Pierre-du-Mont, Seignosse et Sore.