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Volailles d’Albret : « Développer une filière locale de poulets du quotidien »

Même au pays du poulet jaune fermier des Landes, premier Label Rouge de France, c'est le « poulet du quotidien » qui a la cote dans les assiettes des consommateurs. À Saint-Avit, malgré le manque de soutien, la coopérative Volailles d'Albret commence à développer cette filière. Pour son président, Frédéric Cerisère, et son directeur, Luc Berginiat, c'est l'opportunité de relocaliser la production.

Volailles d'Albret

Frédéric Cerisère (à gauche) et Luc Berginiat veulent relocaliser la production de poulets du quotidien. © D. R.

Les Annonces Landaises : Volailles d’Albret vient de fêter ses 60 ans, le 14 mars. La coopérative s’est construite et développée grâce aux volailles de qualité. Pourquoi vouloir aujourd’hui vous orienter vers la filière standard avec le poulet du quotidien ?

Frédéric Cerisère : Nous n’abandonnons pas la filière label qui est et restera notre production principale. Nous voulons d’ailleurs retrouver, voire augmenter, les volumes que nous avons perdus suite aux épisodes d’influenza aviaire. Nous sommes passés de 5 millions de têtes en 2020 à 3,5 millions en 2023 et nous ambitionnons de remonter à 4,7 millions de volailles label dès 2026.

Luc Berginiat : Parallèlement, nous sommes aussi à l’écoute du marché. Nous adorerions que les consommateurs n’achètent que du label. Mais c’est du poulet du quotidien qu’ils mettent dans leur caddie, parce qu’il est moins cher. En 2020, 65 % des poulets vendus en France étaient des poulets standards. En 2023, ce chiffre est passé à 72 %. Puisque c’est ce que les consommateurs veulent, autant le produire chez nous, plutôt que de laisser d’autres pays nous nourrir.

LAL : Comment cela ?

L. B. : Depuis une vingtaine d’années, la part des volailles d’origine française consommées en France a fortement régressé. En 2000, 75…